Climat : Le Pacifique se tourne vers la justice internationale

Leaders cut a cake after the launch of the 2050 Strategy during the Pacific Islands Forum (PIF) in Suva on July 14, 2022. (Photo by William WEST / POOL / AFP)

Les pays et territoires du Pacifique se sont réunis aux Fidji pour le 51e Forum des îles du Pacifique. Ils ont évoqué l’urgence climatique, culture et stratégie face aux grands puissances mondiales.

Les pays et territoires insulaires réunis au 51e Forum des îles du Pacifique (FIP) à Suva (Fidji) ont demandé une action mondiale « urgente et immédiate » contre le changement climatique. « En première ligne face aux effets néfastes des dérèglements » qui constituent pour eux, une « menace existentielle », ils demandent un arbitrage de la Cour internationale de justice.

La Cour de La Haye jugeant leur survie plus importante pourrait obliger les pays pollueurs à faire plus d’effort en la matière. Leur plan devra recevoir auparavant le soutien d’une majorité de pays lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Une campagne de lobbying est lancée. À Suva, les pays ont plus largement entériné un document stratégique commun du Pacifique bleu pour 2050 qui définit la vision et l’orientation de la région, avec un cadre que devront respecter tous leurs partenaires de développement.

« Un rendez-vous très positif »

De retour des Fidji, Mickaël Forrest, membre du gouvernement de Nouvelle-Calédonie en charge des relations extérieures avec le président Louis Mapou, a fait le bilan de cette séquence qui ne s’était pas tenue depuis le début de la crise Covid. « Un rendez- vous très positif qui nous permet d’inscrire notre dynamique locale dans une trajectoire régionale avec des pays qui ont les mêmes difficultés en matière de relance économique, de changement climatique, de montée des eaux. »

Les Calédoniens ont pu communiquer sur les programmes qu’ils développent pour « le photovoltaïque, l’hydrogène, le reboisement ou encore la surveillance des coraux, des îlots ». Mickaël Forrest explique que la stratégie commune Pacifique bleu – 2050 présente des opportunités économiques, commerciales ou encore culturelles et artistiques, avec notamment les 50 ans du Festival des arts du Pacifique, « qui permet de faire vivre nos cultures ». Il est aussi revenu sur les nouvelles implications des grandes puissances mondiales comme la Chine et les États-Unis. « On voit bien le nouvel appétit pour notre région, ce qui nous appelle à la vigilance. C’est pourquoi nous avons échangé sur les positions communes que nous devrons tenir dans les prochaines années dans l’espace international. »

Les représentants calédoniens ont aussi partagé leur souhait qu’en Nouvelle- Calédonie, « l’esprit et la lettre de l’Accord de Nouméa puisse perdurer jusqu’à la fin du processus en cours ».

C.M.

Photo : Les leaders anglophones et francophones coupent le gâteau à l’occasion du lancement de la stratégie du Pacifique bleu – 2050. / William West / Pool / AFP