Cinq élus demandent l’abrogation de l’obligation vaccinale

Vendredi dernier, cinq élus ont déposé, à titre personnel, une proposition de délibération pour supprimer l’obligation vaccinale, considérant que « plus de 80 % de la population est immunisée ».

Virginie Ruffenach, présidente du groupe Avenir en confiance, Pierre-Chanel Tutugoro, chef du groupe UC-FLNKS et Nationalistes et Éveil océanien, Omayra Naisseline et Milakulo Tukumuli, élus du même groupe, et Guy-Olivier Cuénot, du Rassemblement national, ont déposé, en leur nom propre, une proposition de délibération visant à abroger l’obligation vaccinale, vendredi 19 novembre, sur le bureau du Congrès.

Cibler les personnes sensibles

Ils estiment que l’objectif de cette obligation quand elle a été adoptée, c’est-à-dire inciter à la vaccination, moins de 20 % de la population totale était alors vaccinée, a été atteint. Et les indicateurs sont meilleurs, précisent les élus : « 61 % de la population totale a reçu un schéma vaccinal complet et les experts estiment à 35 000 le nombre de personnes immunisées naturellement. On peut alors considérer que plus de 80 % de notre population est ainsi immunisée. » Ce sont les raisons pour lesquelles l’obligation doit être supprimée parce qu’elle avait une « vocation temporaire », affirment-ils.

Par ailleurs, les cinq personnalités ont déposé une proposition de vœu demandant au gouvernement d’entreprendre une démarche proactive en direction des personnes ayant des comorbidités afin de les sensibiliser aux risques qu’elles encourent. Enfin, ils ont sollicité la mise en place d’une table ronde réunissant les représentants des groupes politiques du Congrès, l’État et les exécutifs du gouvernement et des provinces.

Ces élus avaient déjà évoqué la question le 29 octobre, lors du vote à l’unanimité par la commission permanente du Congrès du report de l’entrée en vigueur des sanctions liées à l’obligation vaccinale du 31 octobre au 31 décembre. Virginie Ruffenach déclarait qu’il était temps d’aller vers un allègement des contraintes, Guy-Olivier Cuenot considérait qu’il fallait « passer à autre chose, voire arrêter l’obligation vaccinale » et Milakulo Tukumuli, président de la commission permanente, annonçait alors qu’en fonction du pourcentage de la population immunisée – 85 % – il était envisageable « d’annuler l’obligation vaccinale ».

 

Pierre-Chanel Tutugoro, Virginie Ruffenach, Omayra Naisseline et Milakulo Tukumuli ont déposé une proposition de délibération visant à abroger l’obligation vaccinale.

 


Enlever les masques aux enfants dans certaines écoles ?

Lors d’une interview sur NC La 1ère dimanche, Sonia Backes a réagi à cette requête. Elle évoque une « initiative personnelle de quelques élus. Virginie Ruffenach m’a prévenue, il n’y a pas de souci, je lui ai dit que je n’étais pas d’accord. »

La présidente de la province pense en effet que l’obligation fait partie des moyens mis en place qui ont permis d’arriver au taux de vaccination actuel. « Il faut être cohérent, on a tous voté l’obligation vaccinale, on a tous été d’accord pour le pass sanitaire, je crois que tout ça, on pourra l’enlever quand on aura un certain taux de vaccination », a-t-elle déclaré.

Sonia Backes en a profité pour indiquer qu’elle proposerait cette semaine que les enfants puissent enlever le masque à l’école dans les communes où le taux d’incidence est très faible.

 

Pass sanitaire : fin de la période transitoire

Le gouvernement l’a annoncé mardi dans un communiqué. À partir du 6 décembre, il faudra fournir un pass sanitaire valide lors des contrôles, qui s’intensifient, dans les lieux et les commerces où il est obligatoire. Montrer un carnet de vaccination, un résultat de test négatif ou un certificat de rétablissement ne suffira plus. Il est possible d’en établir un en ligne (toutes les informations sur le site du gouvernement gouv.nc/niveau-alerte/pass-sanitaire) ou en se rendant dans la mairie de sa commune.

 

Le pass obligatoire pour les visiteurs au CHT

Depuis le mercredi 24 novembre, le CHT a mis en place le pass sanitaire, à la suite de la clinique Kuindo-Magnin il y a une semaine. Il sera demandé aux accompagnants. Les personnes autorisées à entrer à l’hôpital sans pass sont celles ayant un rendez-vous pour une consultation, une hospitalisation programmée et les visiteurs pour un patient en fin de vie.

 

Anne-Claire Pophillat (© Archives DNC/A.-C.P.)