Cinq choses à savoir sur la pollution textile

Banderole dénonçant la fast fashion lors d'une manifestation à Toulouse. © Alain Pitton / NurPhoto via AFP

L’industrie textile serait l’une des plus polluantes au monde. De nombreux déchets en découlent, notamment ceux liés à notre surconsommation. Explications.

♦ COMMENT L’ACHAT D’UN VÊTEMENT POLLUE-T-IL ?

Épuisement et pollution des ressources en eau, pollution des sols, émission de gaz à effet de serre, maltraitances animales… Toute la chaîne de fabrication pourrait nuire à « l’environnement et aux personnes qui les fabriquent et les portent », alerte l’Ademe dans un document diffusé lors de la Semaine européenne de la réduction des déchets en 2022.

Un seul jean nécessiterait, par exemple, 9 000 litres d’eau en moyenne. Un chiffre à rapporter aux 100 milliards de vêtements vendus par an. L’industrie textile émettrait chaque année 1,2 milliard de tonnes de CO2, soit plus que les émissions additionnées du trafic maritime et des vols internationaux.

♦ QU’EN EST-IL DE SON ENTRETIEN ?

Laver ses tenues en nylon, polyester et autres matières synthétiques relâcherait des microparticules de plastique dans les eaux usées. Les stations d’épuration ne les filtrant pas, elles termineraient dans les océans. « C’est la principale source de pollution devant les sacs plastique », note l’Ademe.

500 000 tonnes de microparticules finiraient ainsi dans les océans chaque année, soit 50 milliards de bouteilles en plastique. Les lessives peuvent aussi contenir des parfums et des substances qui se dégradent difficilement dans la nature.

♦ QUEL EST L’IMPACT DU TRANSPORT ?

Un coton récolté en Inde sera tissé en Chine, puis transformé en jean en Asie du Sud-Est avant d’être vendu en France ou en Nouvelle- Calédonie. « Les chaînes de fabrication sont très complexes et des dizaines de pays peuvent être concernés, précise l’Ademe. [Un vêtement] peut faire des milliers de kilomètres. »

♦ QUELLE EST NOTRE CONSOMMATION DE TEXTILE ?

La consommation locale n’est pas chiffrée. En revanche, selon l’Ademe, 648 000 tonnes de TLC, c’est-à-dire les textiles d’habillement, le linge de maison et les chaussures, sont mis sur le marché français chaque année. En moyenne, une personne achèterait 60 % de vêtements en plus qu’il y a 15 ans. Achats qu’elle conserverait dans sa garde-robe moitié moins longtemps à cause des habitudes de consommation dictées par les tendances et la mode.

♦ COMMENT RÉDUIRE CETTE POLLUTION ?

Il est possible d’agir pour réduire l’impact sur l’environnement. L’Ademe recommande des « gestes simples » : acheter local, privilégier les matières respectueuses (lin, chanvre ou coton biologique), préférer les procédés de fabrication durables, laver à 30 °C avec des lessives écoresponsables. Alors que 62 % des vêtements terminent dans une décharge ou sont incinérés, les raccommoder ou les transformer représente une alternative. Acheter dans les friperies s’avèrent aussi un bon moyen de moins polluer.

B.B.

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