Christophe Dabin prend les rênes du CTOS

Élu samedi dernier à la tête du Comité territorial olympique et sportif (CTOS) pour quatre ans, Christophe Dabin, qui assurait la fonction de secrétaire général depuis 2012, se positionne dans la continuité de son prédécesseur, Charles Cali.

« Le changement ne signifie pas la rupture.» Dans son premier discours de président du CTOS, Christophe Dabin a clairement annoncé la couleur. Il faut dire que c’est l’un des principaux maillons de la précédente mandature qui accède aujourd’hui à la fonction suprême du sport calédonien. Élu au comité directeur en 2004, puis comme secrétaire général en 2012, il a également été le chef de mission des deux dernières éditions des Jeux du Pacifique. L’une malheureuse, en 2015, en Papouasie, l’autre victorieuse, en 2019, aux Samoa.

La question des financements

Mais Christophe Dabin est avant tout un représentant du sport scolaire, lui qui a été instituteur avant de faire du syndicalisme son métier. « C’est le premier club et un tremplin vers le sport fédéral, rappelle ce père de famille de 54 ans, né en Loire-Atlantique et arrivé en Nouvelle-Calédonie à l’âge de deux ans. Le sport scolaire est un formidable moyen de détection. »

S’il a commencé à enseigner, en 1986, dans une école de Kouaoua, il s’engage dans l’Usep (Union sportive de l’enseignement du premier degré) dès 1990. Il a également été président de la Ligue de voile et membre des Piroguiers du Mont-Dore, où son père était entraîneur dans les années 1970. Il revendique donc une vision globale du sport. « Du haut niveau aux scolaires en passant par la pratique loisir ».

Mais le dossier le plus préoccupant qui attend Christophe Dabin, c’est celui de la chute des finances publiques. Une baisse qui touche tout le monde ou presque. « Il faut réfléchir aujourd’hui à un financement plus pérenne du sport, pose Christophe Dabin. Notamment revoir les textes de loi sur le mécénat. Que les entreprises puissent jouer un rôle plus important dans le financement, puisque les pouvoirs publics n’ont plus les mêmes moyens qu’avant. On peut aussi réfléchir à une taxe en faveur de la culture et du sport. »

« Des années difficiles »

Enfin, le nouveau président aura aussi la lourde tâche de rassembler un monde sportif qui s’est montré divisé, lors de l’assemblée générale (lire par ailleurs). Désormais président d’honneur, Charles Cali a rappelé à la nouvelle équipe et à toutes les ligues présentes, l’importance « de dépasser ses ego et de rester unis. » Autre président d’honneur, Claude Fournier a, lui, clamé un discours de vieux sage, teinté mise en garde à la nouvelle équipe. « Il faudra vous attendre à des années difficiles et vous devrez naviguer avec diplomatie pour que tout le monde s’y retrouve. Mais il y a toujours eu des hauts et des bas et nous avons jusqu’à présent toujours su faire en sorte que ce qui nous unissait était plus important que ce qui nous divisait. Le sport mérite mieux que la division. » Un peu de pression, donc, pour le nouveau président, qui aura besoin de toutes ses compétences de maître d’école.


La volte-face de Paul Poaniewa

Malgré de nombreux appels à la concorde après les scrutins, dimanche, les divisions semblent persister au sein du mouvement sportif. Dans un communiqué daté de samedi soir, Paul Poaniewa, candidat malheureux, a annoncé qu’il comptait poser un recours et parle de « plusieurs points de règlement et (de) l’insincérité du scrutin ». Un revirement étonnant, après des déclarations sans équivoque, samedi. « J’ai fait de la compétition à un haut niveau (il a notamment participé aux JO de 1976, NDLR), la défaite fait partie du match et je l’accepte », expliquait-il devant la presse. Aucun recours n’a été fait au moment du scrutin, le dossier est donc clos pour le CTOS. C’est une voie judiciaire que l’équipe de Paul Poaniewa devrait donc emprunter.


Le nouveau conseil d’administration (2020-2024)

Président : Christophe Dabin

Vice-présidents : Marie-Hélène Konhu, Caroline Chantreux, Marc Barré, Nicolas Vignoles.

Secrétaire générale : Anne Perrier Secrétaire général adjoint : Eric Figueres

Trésorier : Jean-Jacques Annonier Trésorière adjointe : Martin Sanele

Autres membres : Laurent Lecaille, Olivier Razavet, Fabian Dinh, Sophie Jone.

A.B.

©A.B.