Hommage à Charles Cali, un amoureux du sport

Le sport calédonien est en deuil après le décès de Charles Cali, jeudi dernier, des suites d’une longue maladie. À 69 ans, il était connu pour avoir été président du Comité territorial olympique et sportif entre 2008 et 2020 et l’un des artisans du succès de la voile locale.

Le centre des activités nautiques de la Côte-Blanche, le retour de la Nouméa Dream Cup, les Jeux du Pacifique de Nouméa en 2011… la liste des événements et initiatives auxquels Charles Cali a participé est très longue. Elle en dit beaucoup sur l’implication de l’homme dans le sport calédonien.

Sportif touche-à-tout dans sa jeunesse, ce natif de Tunis est passé du basket au football et même le judo, lors de son arrivée en Nouvelle- Calédonie. Coach de l’équipe de football de l’ES Nouméa dans les années 1970, il se fait un nom la décennie suivante alors qu’il se consacre exclusivement à la voile et plus particulièrement à la planche. En tant que président de l’association calédonienne de planche à voile, puis en tant que président de la Ligue de voile, il participe à la création de la base nautique de la Côte Blanche.

Il accompagne également de nombreuses vedettes de la discipline comme Michel Quintin, champion du monde en 1987, Sam Launay ou encore Benjamin Tillier. « J’ai eu la possibilité de rejoindre l’encadrement de l’équipe de France, mais je ne voulais pas quitter ma famille et la Nouvelle-Calédonie », expliquait-il en 2020 dans nos colonnes.

Amoureux du Caillou

Car parler de Charles Cali, c’est parler d’un amour fou du Caillou. Arrivé à 17 ans après avoir suivi ses parents dans différents pays d’Afrique ou encore en Corse, il tombe amoureux des paysages calédoniens, des montagnes et du lagon. Si bien que quand la mission de son père, cadre dans l’aviation civile, arrive à son terme, il décide de rester et pousse ses parents à faire le même choix.

Il va même jusqu’à refuser de faire une deuxième année d’études universitaires en Métropole pour ne pas quitter le Caillou plus longtemps. À son retour, il travaille dans l’enseignement comme inspecteur pédagogique et officie aux quatre coins de la Grande Terre et des Îles.

Mais c’est en 1996 que Charles Cali se fait réellement une place centrale dans le sport calédonien. Il intègre alors l’équipe d’élus du Comité territorial olympique et sportif de Nouvelle-Calédonie, le CTOS, convaincu par celui qui deviendra président de l’instance : Éric Gay. Secrétaire général, Charles Cali change de stature en 2008, lorsqu’il devient président du CTOS. Il est élu pour trois mandats.

De NC-2011 à Samoa-2019

Le premier est marqué par l’organisation des Jeux du Pacifique de 2011 en Nouvelle-Calédonie. C’est un succès populaire et sportif. Le second mandat est bien plus compliqué pour Charles Cali avec une défaite pour les Cagous au tableau des médailles en Papouasie, en 2015, contre les hôtes alors que sur le plan personnel, il affronte la maladie. C’est même depuis sa convalescence, à Paris, qu’il est réélu pour un ultime mandat en 2016 à la tête du CTOS.

Il aura le temps de voir l’équipe de Nouvelle- Calédonie une nouvelle fois conquérante lors des Jeux de 2019 aux Samoa. Avec 182 médailles dont 76 en or, la revanche sur les Papous est totale. « Ils savaient que c’était impossible, alors ils l’ont fait », aimait alors répéter Charles Cali, au retour d’Apia. Un chant du cygne pour celui qui laisse alors sa place à Christophe Dabin, son secrétaire général, à la tête du CTOS en 2020 pour entamer une retraite bien méritée, mais malheureusement trop courte.

A.B.

©A.B.