Du FLNKS aux Loyalistes en passant par Calédonie ensemble, les partis ont, tour à tour, ces derniers jours, réuni leurs bases pour expliciter leurs positions. Et il y a des écarts.
Le ministre arrive, les formations politiques rassemblent dirigeants et militants. Afin notamment de faire entendre les messages, y compris auprès du visiteur, Manuel Valls, lui qui a mentionné, dès le 1er avril dans une déclaration commune, l’objectif de parvenir à un accord global sur l’avenir institutionnel au terme de ce troisième séjour à Nouméa.
Après avoir récolté, mercredi 30 avril, des éléments lors d’une rencontre bilatérale avec le ministre des Outre-Mer, le FLNKS a annoncé vouloir affiner sa stratégie en bureau politique élargi le lendemain « afin de statuer sur la suite de la séquence ». L’État pourrait remettre ce vendredi, en séance plénière, un nouveau document, une « version 2 ». D’ores et déjà le Front a fait valoir des positions.
Le projet d’accord politique, remis le 30 mars par l’État, la V1, « est inacceptable », car la très large majorité des points est « en dessous de l’accord de Nouméa », observe Emmanuel Tjibaou, président de l’Union calédonienne, qui entend mettre sur la table des discussions « la proposition d’accord de Kanaky ».
Un accord dont « la signature devra intervenir au plus tard le 24 septembre 2025 et devra préciser la date effective d’accession à l’indépendance avant la fin du mandat présidentiel en 2027, incluant une période de transition la plus courte possible », selon un courrier du président du FLNKS emprisonné, Christian Tein, lu samedi 26 avril à la convention de Waho, Yaté.
« ÉGALITÉ »
Des positions fermes, les militants Les Loyalistes en ont aussi entendues, mercredi 23 avril, à la réunion de l’hippodrome à Nouméa. Sonia Backès les a énumérées. Tout d’abord, « un nouveau référendum, c’est la guerre civile. Et on ne veut pas fixer la date de la guerre civile ». Le ministre Manuel Valls a toutefois rappelé le cadre du droit à l’autodétermination.
Ensuite, « c’est l’égalité », a noté la présidente de la province Sud, qui ne veut plus « qu’il y ait de droits différents en fonction de la communauté à laquelle on appartient ». Enfin, sans surprise, Les Loyalistes militent en faveur de la provincialisation, « notre salut », un espace de majorité électorale, selon eux, de protection et de défense de valeurs. Au passage, l’État en prend pour son grade, accusé d’être « faible ».
Entre ces blocs durs, Calédonie ensemble a réaffirmé, jeudi 24 avril, lors d’une rencontre citoyenne, son vœu d’« un consensus définitif pour une souveraineté calédonienne refondée avec la France ». Les Philippe, Michel, Dunoyer et Gomès, ont énuméré les points durs et les voies envisageables qui demandent forcément un compromis. « Il y a un chemin, il est étroit, mais il y a un chemin possible ».
Y.M.