Ces produits qui pourraient être moins chers

C’est désormais un refrain bien connu : lutter contre la vie chère est une priorité. La proposition de trois élus loyalistes, Philippe Blaise, Alesio Saliga et Guy-Olivier Cuenot, visant à exonérer de droits de douane certains produits de première nécessité en provenance de nos voisins australiens et néo-zélandais, pourrait apporter une contribution en ce sens. Et de plusieurs façons…

Ce n’est encore qu’une proposition de texte, mais si elle est votée au Congrès devenant une loi du pays, cette mesure pourrait générer une baisse de prix sur certains produits de première nécessité. Cette proposition faite par Philippe Blaise, Alesio Saliga et Guy-Olivier Cuenot, trois élus loyalistes, consiste à supprimer les droits de douane sur les produits de grande consommation en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Concrètement, de quels produits s’agit-il ?

La liste est longue, il y en a plus d’une centaine. Certains sont alimentaires (lait, thé, fromages, lardons…), d’autre non (couches bébé, shampoings, serpillères, sacs poubelle)1. Cette liste exclut toutes les marchandises faisant l’objet d’un STOP (suspendu toutes origines et provenance) et les produits sucrés, en prévision de l’adoption de la loi du pays avec une taxe sur ce type de produits.

Moins loin, moins polluants

Mécaniquement, on comprend bien comment l’exonération de taxes sur ces produits, répertoriés sur le prix de vente du consommateur, peut avoir un impact sur la vie chère. Mais cette mesure, préconisée par l’Autorité de la concurrence, présente deux autres avantages : une proximité et un acheminement moins polluant. Actuellement « les produits alimentaires importés proviennent, en valeur, majoritairement d’Europe (57,8 %), et notamment de Métropole (40,9 %) », note l’ACNC2. En favorisant l’importation de ces denrées depuis la Nouvelle-Zélande ou d’Australie, on diminue le coût du transport tout en réduisant l’empreinte carbone. Des arguments qui peuvent peser dans la balance.

Renforcer l’économie régionale

Pour les trois élus loyalistes, il s’agit aussi de « confirmer l’engagement du gouvernement, par cette première mesure fiscale, en faveur du partenariat qu’il entend développer avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les négociations menées avec ces deux pays, en vue de la signature d’accords commerciaux à l’horizon 2022, constitueront l’étape suivante vers une coopération renforcée », écrivent-ils. Cette loi, si elle est adoptée par le Congrès, aurait donc plusieurs effets : d’une part, elle permettrait de réguler le prix de nombreux produits de grande consommation, d’autre part, de renforcer les échanges économiques avec nos voisins du Pacifique.

1 – Liste issue des arrêtés n°1291/GNC du 5 juin 2012 et n°2231 du 11 septembre 2018.

2 – Avis du 28 décembre 2020 (rectificatif )* relatif au mécanisme de formation des prix des produits de grande consommation en Nouvelle-Calédonie.


Une mesure à 73 millions de francs

Actuellement, le montant moyen des droits de douane perçus en un an sur les marchandises concernées s’élève à 73 millions de francs, soit 1 % du montant des droits de douane perçus sur l’ensemble des marchandises importées.

V.G.