Centrale temporaire : la SLN veut rester au fioul

L’information a été relayée par Le Chien bleu dans son édition du mois d’avril. Sur son site web, le groupe Eramet apporte une précision importante au sujet du remplacement de la centrale électrique de sa filiale.

« Il s’agit d’ une centrale offshore de production d’ électricité à partir de fioul », une barge accostée attendue « avant fin 2022 », indique Eramet sur son site internet, à propos de la solution temporaire destinée à fournir l’électricité de Doniambo au moins jusqu’à fin 2025. Les détails de cette centrale flottante figuraient dans l’accord signé par le gouvernement et la SLN au mois de février, le combustible n’avait cependant pas été précisé. Auparavant, il était question de turbines à gaz, option qui reste privilégiée à plus long terme.

Eramet précise que le rendement de cette unité temporaire serait « supérieur » à celui de l’actuelle centrale B, mise en service en 1972, ce qui « permettra de réduire significativement les émissions de CO2 en Nouvelle- Calédonie », sans toutefois diminuer le coût de l’énergie (15 francs le kilowattheure).

Un choix « d’urgence »

« C’est un choix qui a été fait par l’industriel, commente Louis Mapou, président du gouvernement, et qui a surtout été discuté avec la province Sud, qui est compétente » en matière d’environnement. La province, qui accordera ou refusera l’autorisation d’exploitation, ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet avant la réunion de la commission de l’environnement du mardi 20 avril.

Pour Louis Mapou, « on est bien là sur une séquence d’urgence. Le besoin de faire évoluer la fourniture en électricité des métallurgistes par un mix énergétique reste d’actualité dans le cadre du schéma de transition énergétique. »

« On restera de très mauvais élèves »

Pour les années 2026-2030, l’accord prévoit que la SLN « déclenche les investissements nécessaires […] pour un nickel de plus en plus décarboné » et indique qu’« il pourrait s’agir du remplacement du combustible charbon-fioul par du gaz naturel ».

Martine Cornaille n’est pas convaincue. La présidente de l’association Ensemble pour la planète (EPLP) regrette le choix du fioul, pas vis-à-vis du gaz, dont le bilan carbone est globalement « pire que celui du charbon », mais plutôt par rapport à une centrale « mixte », fonctionnant aux énergies renouvelables et avec un « minimum d’énergies fossiles ». « Le dernier rapport du Giec* nous dit que l’on a trois ans pour inverser la tendance. Tant que l’on n’engagera pas le secteur du nickel dans la transition énergétique, on restera de très mauvais élèves. »

 

Gilles Caprais (© G.C.)

 

La SLN n’a pas souhaité, pour l’heure, apporter de commentaire.

*Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)