Ce que dit la recherche

biochemical research scientist team working with microscope for coronavirus vaccine development in pharmaceutical research labolatory, selective focus

À l’heure où l’information circule à une vitesse effrénée sur les réseaux sociaux, nous avons puisé dans la littérature scientifique pour répondre à quelques questions fréquentes sur le Covid.

 

 

  • Pouquoi certaines personnes développent-elles une forme sévère du Covid ?
    Les patients âgés et présentant de multiples pathologies (obésité, diabète, tension…) développent d’avantage de formes graves. Cependant, l’hypothèse d’une prédisposition génétique et immunologique aux formes graves de Covid est de plus en plus probable. Deux nouvelles études publiées en août dans la revue scientifique internationale Science Immunology ont mis en évidence des anomalies génétiques et immunologiques qui expliquent globalement près de 25 % des formes sévères. L’une des deux études montre notamment que 1,3 % des formes graves de Covid s’expliquent par des anomalies sur un gène identifié chez les hommes.
  • La protection du vaccin Pfizer contre le Covid-19 diminue-t-elle avec le temps ?
    Ce qui se passe actuellement en Israël laisse penser que l’efficacité du vaccin à ARN messager diminue dans le temps. Plusieurs travaux de recherche tendent à le confirmer. Selon une étude encore non relue par les pairs, mais parue sur la plateforme scientifique medRxiv.org, son efficacité tomberait de 96 % à 84 % en quatre mois. Le pic d’efficacité (96 %) serait atteint deux mois après la deuxième dose et l’effet décline ensuite progressivement. Menée chez 45 000 patients ayant reçu deux doses dans six pays, cette étude montre une baisse graduelle de l’efficacité de 6 % environ tous les deux mois, selon les auteurs. Cependant, selon une autre étude américaine, la vaccination resterait malgré tout efficace à 86 % contre les hospitalisations et les formes graves.
  • Le vaccin Pfizer est-il vraiment efficace contre les variants ?
    Selon une étude éditée sur le portail MedRxiv, des chercheurs du réseau hospitalo- universitaire américain Mayo Clinic et de la société d’analyse de données Nference ont estimé l’efficacité des deux vaccins à ARN messager sur le variant Delta. Leurs résultats suggèrent le maintien d’un haut niveau de protection,supérieurà75%,contre les formes graves de la maladie provoquée par le variant le plus dominant actuellement.
  • Ce vaccin peut-il rendre stérile ?
    C’est l’une des grandes rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux alors qu’aucune étude réalisée sur l’être humain, ni même sur l’animal n’atteste d’un quelconque effet de la vaccination sur la fertilité ou la reproduction. Sur cette question, les études sont catégoriques.
  • L’ivermectine est-elle efficace contre le Covid ?
    Plusieurs publications issues des prestigieux magazines Nature ou EMBO Molecular Medicine tendent à montrer que l’ivermectine commercialisée comme traitement antiparasitaire protège des symptômes du Covid sur un modèle animal. Elle limiterait notamment l’inflammation des voies respiratoires et offrirait une protection contre la perte d’odorat. Cependant, aucune étude ne démontre que ce résultat est transposable sur l’homme. En clair, à l’heure actuelle, l’efficacité sur l’homme de l’ivermectine pour lutter contre le Covid n’a pas été mise en évidence de manière claire.
  • Et la vitamine D ?
    Le rôle bénéfique potentiel de la vitamine D est discuté dans de nombreuses publications médicales. Une carence peut affecter le système immunitaire et engendrerait un risque d’infections respiratoires aiguës, comme la grippe ou le Covid. Cependant, les chercheurs mettent en garde contre toute interprétation hâtive,carlesprincipauxfacteursderisquede carence en vitamine D (l’âge avancé, l’obésité ou les maladies chroniques) sont très semblables à ceux de formes graves de Covid-19. En résumé, si aucune corrélation n’a clairement été établie entre la vitamine D et l’état d’un patient Covid, la supplémentation en cette vitamine n’est pas toujours inutile pour la santé en général, surtout chez les personnes âgées.