Newrest a présenté les premières conclusions du rapport du Dr Grosjean, expert en microbiologie du laboratoire Eurofins.
«Aucune cause formelle n’a pu être établie » concernant les intoxications alimentaires inexpliquées souligne Newrest dans un communiqué, mais deux causes potentielles ont été retenues : la piste de la présence de la bactérie Bacillus cereus dans les aliments et la piste de la contamination intentionnelle avec une substance toxique dans quelques portions de repas.
L’entreprise fait savoir qu’elle va donc renforcer ses moyens de maîtrise vis-à-vis du premier germe et a commencé à mettre en place des mesures de protection de ses locaux à Nouméa pour faire face à une éventuelle malveillance. Une plainte contre X a déjà été déposée et une enquête de police doit être diligentée.
Passage en liaison froide et changement de plateaux
Pour prévenir les risques sanitaires de manière générale, Newrest a établi des plans d’action qui porteront sur le renforcement des contrôles (aliments, surfaces, livraisons), la sensibilisation du personnel au respect du plan de maîtrise sanitaire (PMS), le passage en liaison froide sur l’ensemble des communes (repas réchauffés dans les écoles) avec investissements dans les fours et frigidaires.
L’entreprise concède, par ailleurs, qu’il y a une certaine fragilité sur la désinfection des plateaux dont la surface n’est « pas totalement lisse » et qu’ils subissent une phase d’attente jusqu’au lavage à la centrale, ce qui « favorise le séchage des restes alimentaires et rend plus difficile leur parfaite désinfection ».
Newrest propose d’investir dans des plateaux plus facilement nettoyables et d’installer des lave-vaisselle dans les écoles pour un lavage immédiat (une propositoin étonnante sachant que les plateaux ont récemment été changés à la demande du Sivap. Les communes se sont séparées de leurs anciens plateaux pour ceux utilisés actuellement et qui correspondent aux normes sanitaires européennes).
Enfin, l’entreprise a nommé Michel Agourere, son partenaire local exerçant à Goro, pour l’accompagner. Elle indique que la modernisation et la professionnalisation de la restauration scolaire à tous les niveaux sont nécessaires et que ce travail « aurait dû être réalisé depuis de nombreuses années ». Cette communication ne nous dit pas si les cantines pourront rouvrir après les vacances scolaires…
C.M.
©AFP
Dans notre précédente édition, nous avions relevé que la société Eurofins était un prestataire de Newrest en Europe, ce qui posait question du caractère indépendant de l’expertise. L’association Une cantine responsable pour nos enfants avait demandé la nomination d’un expert indépendant rattaché à l’État. Elle a été partiellement entendue puisque un expert de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail devrait être prochainement envoyé en Calédonie. Les travaux de cet expert doivent compléter ceux du docteur Grosjean.
