Calédonie ensemble juge l’action de la province Sud

Le parti a tenu une conférence de presse pour dénigrer le bilan des deux premières années de gestion de la nouvelle majorité de la collectivité, emmenée par Sonia Backes. Un regard très critique que l’Avenir en confiance dénonce vertement.

Le 17 mai, l’exécutif de la province Sud dressait le bilan de ses deux ans de mandature. Deux années où les actions se sont multipliées au niveau de la sécurité, du développement économique, en matière d’environnement, de la jeunesse ou encore du cadre de vie. La présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backes, avait notamment mis en avant l’assainissement des finances de l’institution. Il avait été expliqué qu’un effort certain avait été effectué sur la masse salariale, que le fonds de roulement était remonté de neuf à 32 jours et que la capacité d’épargne, tombée à 4 %, était aujourd’hui de 13 %. La collectivité peut donc honorer ses engagements en matière de soutien à l’investissement, comme promis en 2019. Pour Calédonie ensemble, qui a passé la main, ce bilan est à relativiser.

Creusement des inégalités

Pour l’ancienne mandature, les coupes opérées n’ont pas été les bonnes. Philippe Michel pense que le travail réalisé est d’abord « une politique de creusement des inégalités, avec cinq milliards de crédits qui ont été supprimés pour la Brousse, pour la jeunesse, pour le secteur associatif ». L’élu ajoute que c’est aussi « une politique du chacun pour soi, avec la menace d’arrêter l’aide médicale et le soutien financier à l’enseignement privé, ce qui menace de privation de couverture médicale et de scolarité 40 000 personnes en province Sud, parce que la Nouvelle-Calédonie n’a absolument pas les moyens de financer ces dépenses nouvelles ». Pour Philippe Michel, ce n’est pas en sauvant la province Sud et « en mettant la Nouvelle-Calédonie en faillite qu’on sauvera le pays. »

Sécurité et usine du Sud

Calédonie ensemble s’en est aussi pris aux mesures concernant la vente d’alcool et la sécurité des administrés, une des priorités de la présidente de la province Sud. Le parti parle « d’échec » dans la lutte contre la délinquance évoquant le nombre de cas d’ivresse publique et manifeste et les violences intrafamiliales. Enfin, le parti tacle le « dénouement douteux » du conflit de l’usine du Sud, estimant que « Sonia Backes aurait pu épargner six mois de violences, ce qui aurait évité la chute du 16e gouvernement ». Pour Philippe Michel, dans ce dossier, l’intérêt calédonien est passé après ceux des investisseurs extérieurs.

Réponse à l’envoyeur

Ce n’est pas l’exécutif qui a répondu à Calédonie ensemble, mais l’Avenir en confiance, parti majoritaire à la province. Dans un long communiqué, il fixe sa pensée et répète qu’une nouvelle fois, Calédonie ensemble agite « les peurs et tente une opération de désinformation pour masquer leur bilan de la précédente mandature. Ils vont même jusqu’à inventer des décisions qui ne relèvent pas de la province ». Sur la situation financière, l’Avenir en confiance invite chacun à regarder « les chiffres du compte administratif qui attestent de la pertinence du travail engagé ». Le groupe souligne qu’« agiter des peurs, c’est exister apparemment pour Calédonie ensemble qui, après avoir mis à terre les finances de la Nouvelle-Calédonie lors de la précédente mandature, ne propose rien pour répondre aux enjeux financiers écrasant pour la province Sud ».

Sur la sécurité ou l’alcool, une « politique de fond a été engagée et l’impact sur le marché noir a, par exemple, été immédiat ». Sur l’aide médicale, le groupe rappelle que le débat a toujours été priorisé dans l’hémicycle, débat dont faisait partie Calédonie ensemble et, à ce titre, la province a « toujours indiqué qu’elle ne prendrait aucune mesure qui impacterait la prise en charge concrète des usagers ».

Enfin, sur l’enseignement privé, l’AEC rappelle que « c’est la Chambre territoriale des comptes qui a posé le débat ». Et sur le dossier de l’usine du Sud : « il y a ceux qui ont cherché des solutions et ceux qui, une nouvelle fois, veulent juste créer des problèmes. Nous refusons cette attitude indigne des enjeux. 3 000 emplois, autant de familles ».

D.P.

©P.Sud