Ça bouge encore du côté des partis

Après la création de Générations NC, rejoint récemment par Grégoire Bernut, les Océaniens indépendantistes, à leur tour, voient la création du MOI. Ce nouveau parti regroupe les dissidents du RDO, Rassemblement démocratique océanien, suite aux dernières élections provinciales.

La semaine dernière, Nicolas Metzdorf et Nina Julié, ex-Calédonie ensemble, annonçaient la création de Générations NC, un parti dont la volonté est de « reconnecter le citoyen avec la politique par un fonctionnement nouveau, une organisation horizontale, une transparence dans la décision ». Grégoire Bernut vient de le rejoindre. L’ancien secrétaire général des Républicains calédoniens en charge de l’économie avait quitté Sonia Backes parce que, selon lui, il n’était « plus en phase avec la ligne politique radicale des Républicains calédoniens qui s’est malheureusement renforcée à l’approche des échéances électorales pour tomber dans la surenchère et la démagogie ». L’ancien élu, qui pourtant était réputé pour sa radicalité justement, rejoint donc Générations NC. « C’est un mouvement qui est résolument tourné vers l’avenir, qui défend un projet non indépendantiste qui ne résume pas uniquement à une opposition au projet indépendantiste », estime-t-il. D’autres, qui n’étaient pas présents sur les listes aux dernières provinciales, sont également attirés par le parti de Nicolas Mezdorf, comme Pascal Vittori, et on se demande bien pourquoi…

Au tour des indépendantistes

Alors que l’on mesure une certaine scission entre l’UNI-Palika et l’UC-FLNKS, dans le camp indépendantiste, sa représentativité océanienne avec le Rassemblement démocratique océanien n’est pas en reste et indirectement, fait les frais de ces désaccords. Le parti océanien proche de Roch Wamytan et du FLNKS avait connu, pendant les élections provinciales, le départ d’une partie de ses cadres dont celle de son secrétaire général, Arnaud Chollet-Leakava. Ce mercredi, celui-ci a annoncé à la presse la création du MOI, Mouvement des Océaniens indépendantistes. Un parti qui penche vers le Palika et donc l’UNI, même si Arnaud Chollet-Leakava affirme qu’il reste proche du FLNKS. Pour lui, « il faut convaincre toutes les communautés que le projet d’indépendance porté par le Front, et notamment le volet économique, est viable », avant d’ajouter en leitmotiv une des citations de Jean-Marie Tjibaou : « C’est la souveraineté qui nous donne le droit et le pouvoir de négocier avec les interdépendances ».

Ces nouveaux partis, formés des dissidents des mouvements existants, vont devoir maintenant arriver à défendre leurs messages et propositions pour trouver une place dans un échiquier politique déjà bien rempli. Encore faut-il qu’ils arrivent à proposer du nouveau pour convaincre les électeurs des prochaines municipales en 2020, puisque c’est de cela dont il s’agit, au fond. Il ne su t plus de critiquer ce que font les grands partis ou de procéder à des copier-coller en arrangeant quelques mesures, il faut créer du concret et apporter des solutions pour offrir aux Calédoniens le meilleur avenir.

En tout cas, une chose est sûre, avec cette profusion, le bipartisme calédonien est bel et bien enterré, ce qui nous conduira inévitablement vers de nouveaux blocages institutionnels, faute de majorité claire.

C.S