Bilan du deuxième confinement pour les acteurs de gérontologie

Une soixantaine d’acteurs de la filière gérontologique de Nouvelle-Calédonie se sont réunis, le 3 juin, au CHS Albert-Bousquet pour dresser un bilan du deuxième confinement. Ils évoquent quelques pistes d’amélioration pour la prise en charge des personnes âgées en cas de nouvelle crise, mais déclarent qu’ils manquent, eux aussi, de moyens.

Cette table ronde a rassemblé des représentants du CHT, du Centre hospitalier du Nord, du CSSR (centre de rééducation), de la clinique Kuindo-Magnin, des maisons de retraite et structures de handicap, mais aussi de la Croix-Rouge, des trois provinces, des affaires sanitaires et sociales, de la Dass-NC, des libéraux, etc.

Ce retour d’expérience devait mettre en évidence les points forts et les carences identifiés lors de ce confinement pour les personnes âgées et de cibler les actions correctrices à réaliser dans l’hypothèse d’un troisième confinement.

Globalement, les professionnels estiment qu’il s’est mieux déroulé que le premier. Il y a eu en particulier moins de problèmes logistiques sur les livraisons de matériel (masques, blouses, etc.) même s’ils persistent parfois en Brousse et dans les îles. La communication avec la Direction des affaires sanitaires du gouvernement a, par ailleurs, été plus efficace.

Les structures se sont néanmoins heurtées à des difficultés pour déplacer les personnes âgées lorsqu’il s’est agi de libérer des lits au CHT. « Les procédures sont encore trop longues et surtout, le manque de soignants, en particulier d’infirmiers, bloque l’ouverture de lits », nous explique le Dr Valérie Albert- Dunais, chef du centre de gérontologie du CHS, qui anime le réseau. Le manque de personnel, lié aux problématiques de financement, est le plus gros souci de ce réseau. D’ailleurs, si davantage de soignants ont été mobilisés que lors du premier confinement, ils préviennent qu’ils ne pourraient pas tenir très longtemps en « mode crise » avec les effectifs actuels.

Les soignants ont également alerté sur la fermeture des structures d’accueil de jour, qui impose de maintenir les personnes à domicile, « ce qui est très difficile notamment pour celles qui souffrent d’Alzheimer ». Ils se sont, en outre, inquiétés de la situation des patients bloqués dans les îles en raison des décisions coutumières.

Selon eux, il faut absolument continuer à sensibiliser la population âgée et donc vulnérable, à la vaccination. « Les protocoles des établissements et les passerelles pourraient évoluer si les populations concernées étaient davantage protégées », estime Valérie Albert-Dunais.

C.M.

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