Avec Sigma, l’Université est entrée dans une nouvelle ère

C’est un bâtiment ultramoderne qui trône au-dessus de la grande cours de l’UNC, à Nouville. En haut des grands escaliers, voici Sigma, totalement opérationnel depuis la rentrée dernière, qui fait la somme de trois éléments : la pédagogie, la recherche et l’entreprise. Le tout placé sous le signe de l’innovation.

La technologie au service de l’apprentissage

Chaque mètre carré du bâtiment Sigma respire la modernité. Au premier étage, le labo de fabrication, le FacLab. Il s’agit d’un espace de partage pour les étudiants, surtout en informatique, mais pas seulement. Dans cette pièce, des ordinateurs, une imprimante 3D et des plans de travail. Tout pour mettre en place ses projets. Un peu plus loin, une pièce avec un gigantesque fond vert et un bocal de réalisation. Un studio vidéo. Non pas que l’UNC ait ouvert une filière cinéma ou audiovisuelle. Il s’agit là d’un outil pour réaliser des cours à distance avec des possibilités visuelles presqu’infinies grâce au fond vert. On imagine ainsi le professeur au cœur des cellules pour un cours de biologie cellulaire. Au rez-de-chaussée, un amphithéâtre ultraconnecté : 80 places pour une salle qui a sa jumelle à l’antenne de Koné. L’avantage ? Un cours donné à Nouméa pourra être suivi dans le Nord sans que les deux cents kilomètres entre Nouville et Baco posent un problème.

La bibliothèque universitaire a été entièrement rénovée en même temps que la création du bâtiment Sigma.

La recherche au cœur du projet

Ouverte en 1987, autonome en 1999, l’Université de Nouvelle-Calédonie est portée sur la recherche dans un premier temps. « C’est dans les années 2000 que la recherche a commencé à se développer ici, explique Jean-Marc Boyer, vice-président du conseil académique en charge de la recherche. Dès 2008, on a pu atteindre une masse critique suffisante de chercheurs. Aujourd’hui, l’UNC se dote d’infrastructures modernes pour que le travail continue. » Joyau du pôle, le LAC (laboratoire à atmosphère contrôlée), un espace de 90 m² ultra sécurisé pour le travail des chercheurs sur les matériaux à risque. Un outil au centre d’un dédale de couloirs blancs, ponctué par de grandes vitres donnant sur différents laboratoires et salles de travail. Une équipe d’un peu plus de 30 enseignants-chercheurs évoluent désormais sous le même toit. « Avant l’ouverture du bâtiment Sigma, il y avait quatre pôles différents, trois à l’UNC et un à l’IRD, détaille Peggy Gunkel-Grillon, directrice de laboratoire de l’Institut des sciences exactes et appliquées. On y retrouve des chercheurs en biologie, physique, chimie, maths et informatique. »

Le FacLab accueille les étudiants dans la mise en œuvre de leurs projets.

Une pépinière d’entreprises

Voilà une nouveauté arrivée en même temps que le bâtiment Sigma lors de la dernière rentrée : le Pepite ou pôle étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat. Un dispositif créé en 2014, en Métropole, par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En Nouvelle-Calédonie, douze projets pour une vingtaine de jeunes ont obtenu cette année le statut d’étudiants-entrepreneurs. « On commence étudiant, on finit entrepreneur, résume Juliette Alonso-Viollet, chargée d’animation. Il y a un côté universitaire avec des cours, des contrôles, mais également un soutien et des outils pour développer les projets portés. » Des projets plutôt orientés vers l’innovation, comme la création d’une plateforme web de mise en relation des professionnels de santé ou encore du management par le jeu vidéo. À court terme, l’objectif est de développer le dispositif Pepite pour arriver à accueillir une vingtaine de projets.

La bibliothèque fait peau neuve

Elle ne fait pas partie à proprement parler du bâtiment Sigma. Mais les deux sont tellement liés qu’il est difficile de savoir où commence l’un et où termine l’autre. « L’accueil entre la bibliothèque universitaire et Sigma est commun », explique Philippe Besnié, directeur de la BU. Patio et terrasse avec mobilier cosy pour l’extérieur et un intérieur partagé en deux espaces bien distincts. Le rez-de-chaussée avec de grands rayonnages et des bureaux pour travailler en silence et à l’étage, un learning center, un espace entièrement flexible avec des alcôves pour travailler dans une ambiance un peu plus effervescente. À cela viennent s’ajouter des salles plus ou moins grandes pour les travaux de groupe.


En chiffres

1,8 milliard de francs

Tel est l’investissement total dévolu au bâtiment Sigma et à la bibliothèque. Dans le détail, c’est l’UNC qui a pris en charge la majorité de la somme, soit 964 millions. Le reste est réparti entre les institutions (gouvernement, Etat, provinces) et l’OPT.