Au pied du mur

à l’appel du Comité régional d’escalade, les grimpeurs du territoire se sont retrouvés mercredi soir pour faire un point sur la situation du mur artificiel de Magenta. Si des solutions pour éviter sa fermeture ont été avancées, sa survie réside dans la volonté de pouvoirs publics.

 

A l’origine de cette menace de fermeture, le coût d’un gardiennage trop important. Philippe Boquet, le président du Comité régional d’escalade a rappelé aux licenciés que ce gardiennage représente « plus de 7 millions de francs par an, soit 50 % du budget annuel de fonctionnement. Mais sans ce gardiennage, le mur va être rapidement saccagé, impraticable, pire, il va se reproduire ce qui s’est passé en 2013 ». Le mur avait été la cible de malveillants qui y avaient mis le feu le détruisant complètement.

Reconstruit après le sinistre, le mur, fort de son succès, accueille aujourd’hui près de 100 000 entrées à l’année. Les institutions ont été sollicitées financièrement depuis la fin 2014  pour venir en aide mais elles restent depuis sans voix ou se renvoient la balle. Certaines avancent que lors de la convention de gardiennage signée en 2008 il n’était pas question d’une telle somme. Ce que se défend le président du comité en répondant que « les conditions sociales étaient différentes dans le quartier et il n’y avait pas eu cet incendie. Ce gardiennage est aujourd’hui inévitable ». Au final, aucune subvention de fonctionnement ne vient épauler la structure sportive.

Et c’est sur ce point d’honneur que le comité ne veut pas céder. Pour Philippe Bocquet, « nous sommes d’utilité publique, nous n’avons jamais eu de subvention de fonctionnement depuis notre création. Aujourd’hui que nous sommes dans le besoin pourquoi nos institutions ne sont-elles pas là ? Elles ne se préoccupent plus des activités des enfants du territoire ? »

Des solutions avancées

La situation est devenue urgente et le comité a lancé plusieurs pistes de réflexion pour empêcher la fermeture du mur d’escalade. La première est que des subventions soient rapidement débloquées. D’après son président, « le gouvernement doit appeler les autres institutions, mairie et province, autour de la table dans les jours prochains pour tenter de trouver une porte de sortie ». La deuxième solution serait que les licenciés, au nombre de 600 sur Nouméa, « mettent la main à la pâte. Une participation qui servirait à couvrir le budget si les  subventions sont  insuffisantes ou inexistantes ». Il pourrait être demandé jusqu’à 25 000 F de plus par an sur les cotisations qui se montent déjà à 30 000 F. « Une solution aberrante », pour Philippe Bocquet comme pour l’ensemble des licenciés.

En attendant une éventuelle avancée du dossier côté institutions, comité et grimpeurs devraient se réunir une nouvelle fois la semaine prochaine, en présence cette fois de la députée maire Sonia Lagarde. Une pétition et un appel aux partenaires privés devraient également être lancés. Et si rien n’est fait la fin du mois, Philippe Bocquet annonce que « les clefs du mur seront données à la mairie qui devra se débrouiller pour le faire fonctionner ».