Au Congrès, l’Avenir en confiance ne briguera pas la présidence

Le groupe, dirigé par Virginie Ruffenach et réduit à sept élus, ne présentera pas de candidat à la présidence de l’institution le 30 août. Il a également choisi de ne pas participer aux questions au gouvernement jeudi. L’attention a été portée sur une série de propositions pour améliorer, notamment, la condition des femmes.

Virginie Ruffenach a annoncé qu’elle ne serait pas candidate à la présidence du Congrès. L’année dernière, une partie de son groupe ne l’avait pas soutenue. Depuis, les élus macronistes ont quitté le navire et crée leur propre alliance avec Générations NC, Les Loyalistes. « Avec sept élus, nous pensons que nous n’avons pas la légitimité de présenter un candidat », affirme la cheffe de groupe.

Les Loyalistes seront à 12 élus et Calédonie ensemble à 6. L’Avenir en confiance se dit prêt à voter pour un candidat loyaliste « afin que les institutions reflètent le partage des responsabilités ». Reste à savoir si les deux autres formations qui ont évolué ces dernières semaines dans une même stratégie proche du pouvoir national présenteront un candidat commun. Sachant que ce sera au final l’Éveil océanien qui pourra faire la différence entre indépendantistes et non indépendantistes.

Par ailleurs, le groupe n’a pas souhaité participer aux questions au gouvernement jeudi, jugé comme étant une « parodie de démocratie où les questions comme les réponses sont convenues d’avance ». Cet exercice, juge l’Avenir en confiance, semble « inapproprié » dans le contexte politique puisqu’il n’apporte « aucune réponse aux réelles préoccupations des Calédoniens ». « Nous ne sommes pas là pour jouer », tance Virginie Ruffenach.

Il est rappelé que le groupe avait déposé le 13 juillet un vœu pour l’ouverture du dialogue entre les acteurs locaux afin de préparer le processus de sortie de l’Accord de Nouméa. « Juin 2023, c’est demain, note Alcide Ponga. La date approche et beaucoup de Calédoniens se demandent ce qu’il se passe. Il va falloir qu’on se mette autour de la table ! »

Émanciper les femmes 

Le groupe a préféré mettre en avant une série de propositions concrètes au Congrès. Une proposition de vœu vise à mettre en place des référents dédiés aux violences intrafamiliales dans chaque commune ou groupe de communes. Ces personnes, qui devront justifier d’un engagement pour ce combat, pourraient accueillir les victimes en mairie, les mettre en relation avec les services sociaux, les acteurs du logement, faire une veille, etc.

La proposition s’inspire de ce qui existe dans les départements, en Métropole, depuis quatorze ans et vise un financement de l’État. Selon l’Avenir en confiance, les dispositifs actuels ne suffisent pas. « On fait du bricolage dans les communes avec les associations, mais il y a peu de travailleurs sociaux », commente Alcide Ponga, le maire de Kouaoua qui a récemment ouvert une maison d’accueil des victimes. « On a constaté que les victimes ne se tournaient pas vers les gendarmes », renchérit Laura Vendegou.

Les élus sont, par ailleurs, revenus sur leur proposition de loi du pays instaurant un crédit d’impôt de 50 % de l’investissement pour les crèches créées en entreprise. Proposition validée par le Conseil d’État, avec un appel également aux collectivités pour qu’elles puissent suivre le mouvement. L’objectif est de favoriser l’accès au travail des femmes et soutenir leur autonomie.

Enfin, l’Avenir en confiance a proposé une fusion des futurs hauts conseils de la jeunesse et de l’animation socio-éducative proposés par le gouvernement, avec une coprésidence gouvernement-province(s). Un sujet qui doit, dit-il, « dépasser les clivages traditionnels ».

C.M.

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