Asphyxiés ?
La lutte contre la vie chère, qui avait rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Nouméa en 2013 puis des centaines à nouveau en 2016, ne figurait plus en tête du débat public ces dernières années. Le sujet a été éclipsé par les échéances politiques, la crise sanitaire. Mais les prix sont toujours aussi élevés. Et la situation va se corser.
Le gouvernement cherche 30 milliards de recettes nouvelles et toute la population sera mise à contribution sous formes de taxes. Le tarif de l’électricité, déjà très cher, va augmenter (sauf pour les foyers précaires). Un arrêté a été pris en ce sens mercredi 23 mars par l’exécutif pour équilibrer le système électrique et sauver Enercal (+ 4% en avril, + 4 % en octobre et + 3 % en avril 2023, pour atteindre + 2 000 francs par mois sur une facture moyenne).
S’ajoute à ce contexte local l’envolée des prix du fret, des matériaux de construction depuis l’an dernier, ainsi que l’augmentation globale des prix des matières premières et de l’énergie, accentuée par la guerre en Ukraine, qui auront des conséquences grandissantes. La Fédération du bâtiment (FCBTP) a déjà tiré la sonnette d’alarme, elle demande un plan de résilience. Ce secteur, comme bien d’autres, sera bientôt confronté à une situation « catastrophique » : l’hyperinflation et la pénurie des matériaux avec des risques de faillite, des pénalités de retard liées aux difficultés d’approvisionnement, etc.
Les prochaines semaines devraient ainsi être ponctuées d’annonces peu réjouissantes.
C.M.