Arthur Guillebert couronné champion du monde

Le Nouméen de 24 ans a terminé la saison à la première place du classement général du Tour mondial de kitesurf freestyle, le week-end dernier à Cumbuco, au Brésil. Il est le deuxième Français de l’histoire – et le premier Calédonien – à remporter ce titre.

« C’est l’aboutissement de ma carrière, lance Arthur Guillebert, dont le sourire est perceptible dans la voix, à l’autre bout du fil. Depuis que j’ai commencé à faire des compétitions, il y a dix ans, cela a toujours été mon objectif. » Vainqueur de la première des deux étapes en juin du circuit à Tarifa, dans le sud de l’Espagne, le Cagou s’est adjugé le titre mondial avant même de participer à la finale de l’ultime épreuve brésilienne. Une victoire qu’il était certain d’obtenir aux points en se hissant en demi-finale. « Remporter ce titre ici, c’est vraiment un plus, car les Brésiliens dominent cette discipline depuis plusieurs années », ajoute celui qui a rejoint l’élite mondiale en 2017, en entrant pour la première fois dans le top 10.

À Combuco, le Calédonien, qui a fraîchement passé son diplôme d’État pour enseigner le kitesurf, a fini cinquième d’une épreuve survolée par le multiple champion du monde brésilien, Carlos Mario, qui avait notamment terminé premier en 2016, sur le lagon de Poé. Il se hisse cette fois à la troisième place du classement général d’une saison 2021 réduite à deux épreuves, en raison de la pandémie, contre cinq à six en temps normal, derrière l’Espagnol, Jeremy Burlando.

Direction Le Cap

Une performance historique pour Arthur Guillebert qui devient ainsi le deuxième rideur tricolore de l’histoire à atteindre le Graal, quatorze ans après Sébastien Garat, aujourd’hui entraîneur de l’équipe de France. « C’est un excellent résultat pour Arthur qui a dominé cette année. Cela fait cinq ans que je l’accompagne dans sa préparation et ses entraînements. Ce résultat, c’est le fruit d’un travail d’équipe, je suis vraiment heureux pour lui », a expliqué le Français, qui est déjà venu naviguer à de multiples reprises sur le lagon calédonien.

C’est du côté de Montpellier, où il étudie depuis 2017, que celui que l’on surnomme « Tutur » s’entraîne quotidiennement auprès de deux autres Français habitués du Tour GKA (pour Global Kite Sports Association), Valentin Garat et Lucas Pitot. « On fait du physique trois fois par semaine, mais pour le reste, on est tributaires du vent, raconte le vice-champion de France 2020. On essaye de voyager le plus souvent possible pour aller là où il y a de bonnes conditions et où il fait plus chaud l’hiver : Maroc, Grèce ou encore Brésil. »

Mais c’est à Le Cap, en Afrique du Sud, qu’Arthur Guillebert posera ses valises, ses ailes et ses planches pour les prochaines semaines. Il participera à sa dernière compétition de l’année et à la plus grosse de big air de la planète : la Red Bull King of the Air. Il attendra sur place la fenêtre météorologique la plus propice pour « envoyer des tricks » le plus haut possible, entre aujourd’hui et le 3 décembre.

Le Cagou devrait ensuite revenir au bercail pour quelques mois afin de se préparer au chaud pour sa prochaine saison internationale, dont le coup d’envoi devrait être donné en Colombie en mars.

 


Le b.a.-ba du freestyle

En kitesurf, les compétitions de freestyle se départagent aux quatre meilleures des sept figures réalisées. Ces dernières sont notées sur dix par cinq juges, en fonction de leur difficulté théorique, mais également de leur exécution (placement de l’aile, style ou encore hauteur de la figure). La moins bonne et la meilleure de ces cinq marques sont ensuite éliminées et la moyenne des trois autres détermine la note finale adjugée. Les rideurs sont regroupés par trois ou quatre dans des poules où seuls les meilleurs passent au round suivant quand les autres, repêchés, doivent s’affronter de nouveau pour espérer monter dans le tableau.

Le Cagou de 24 ans est le deuxième Français de l’histoire à remporter un titre mondial en freestyle, après Sébastien Garat en 2007.

 

Titouan Moal (© Svetlana Romantsova)