Arrêtés interdisant la vente d’alcool : trois maires doivent faire machine arrière

Le maire sortant de Bourail, Patrick Robelin, a dû retirer l’arrêté qu’il venait de prendre pour interdire la vente d’alcool à emporter. Voulant sûrement se démarquer de la ligne politique de la province Sud, il avait pris cette initiative quelques jours seulement après la levée de ces interdictions par la collectivité. Les communes de La Foa et Farino sont également concernées.

L’information de ce retrait a été dévoilée, lundi, par une liste concurrente à la course à la mairie, « Dessinons Bourail  », d’Arnaud Wurhrlin. Cette liste sans étiquette avance que l’arrêté communal pris par Patrick Robelin a été annulé sur le principe qu’il ne respecte pas les textes du dispositif élaboré par le Conseil de prévention de la délinquance.

Pour sa défense, Patrick Robelin a indiqué qu’il avait été informé par les services de la subdivision administrative Sud lui précisant que son arrêté n’était pas valable puisqu’il reposait sur des compétences régaliennes, c’est-à-dire l’ordre public, une compétence de l’État. Malgré cela, Patrick Robelin a avoué qu’il avait retourné la question dans tous les sens pour voir, dit-il, « comment tourner l’arrêté pour qu’il soit accepté. On nous a expliqué qu’un arrêté qui dure dans le temps serait compliqué et qu’il ne pouvait être pris que pour un problème très ponctuel ». En e et, rien ne donne le droit au premier magistrat d’une commune de prendre un tel arrêté sauf s’il y a un danger précis, un rassemblement de personnes ou un évènement de masse qui le justi e et pour une très courte durée.

Cette décision d’annulation devrait faire tache d’huile pour les communes de La Foa et de Farino, dont les maires, soutenus par Calédonie ensemble, avaient, eux aussi, quelques jours plus tard, pris des arrêtés équivalents et contraires à la décision provinciale. Leurs deux maires, Corine Voisin et Régis Roustan, demandent à l’État d’intervenir pour rétablir les restrictions d’alcool sur leurs communes. En attendant, ce sont les administrés de ces communes qui font les frais de ces « guéguerres » politiques.