Angélique Plaire : « Je vais désormais courir encore plus vite, pour retrouver ma fille »

Alors que la saison des trails doit reprendre le week-end prochain avec le raid de Ouégoa, Angélique Plaire a décidé de se donner un peu plus de temps avant de faire son retour à la compétition. Désormais jeune maman, elle garde l’envie de se surpasser. Mais pas tout de suite.

DNC : Comment s’annonce votre retour à la compétition ?

Angélique Plaire : Je ferai ma première compétition au trail des Cagous, en juillet. Par contre, je ne sais pas encore sur quelle distance, ce sera la surprise ! Mais j’ai hâte, car cela fait maintenant depuis la Gigawatt, en août l’année dernière, qu’on ne me voit plus en course. Et depuis, beaucoup de choses ont changé puisque je suis devenue maman. J’ai accouché au début du confinement, le 23 mars. Et je n’ai repris la course à pied depuis deux semaines seulement.

Quel est l’enjeu de votre reprise ?

Le plus important, c’est de ne pas faire n’importe quoi physiquement. C’est un discours que les mamans du trail m’ont vraiment répété : je ne dois pas reprendre avant d’avoir bien remusclé mon périnée. Sinon, je risque de le payer plus tard et vu que je cours surtout sur les longues distances, je risque de souffrir encore plus. Je pense que je suis prête au retour, mais je n’ai pas envie de laisser ma fille pour le moment, elle est trop petite. Et puis, on ne va pas faire de la route avec elle jusqu’à Ouégoa.

Vous semblez aborder le trail assez différemment…

Oui et non. Cette année est particulière à cause de mon accouchement, mais aussi de la crise du coronavirus. Je devais aller courir l’UTMB, l’ultra-trail du Mont-Blanc, en août (l’un des trails les plus prestigieux de la planète, NDLR), mais il a été annulé, donc cela veut dire que je n’ai plus de pression, puisque j’ai un an de plus pour me préparer. Mais le trail reste ma passion et je compte bien retrouver mon niveau. Je risque même de courir encore plus vite pour retrouver ma fille (rires). Et puis j’ai aussi envie qu’elle me voie courir quand elle sera plus grande,.

Quels sont donc vos objectifs sportifs désormais ?

D’ici la fin de la saison, j’espère mettre en place un challenge personnel comme l’an dernier, lors de ma traversée de la Calédonie. Mais rien n’est encore défini. C’est l’an prochain que tout devrait rentrer dans l’ordre, puisque j’ai déjà trois courses qui feront partie de mes objectifs. Il y aura deux sorties, avec une course à Tarawera (Nouvelle-Zélande), en février, et l’UTMB en août. Là-bas, j’espère vraiment faire un top 5. Et enfin, il y aura aussi l’UTNC, ici, en juin

C’est une course que vous avez déjà remportée à trois reprises. En quoi cet événement est particulier pour vous ?

On entend parfois les gens se plaindre de l’organisation de tel ou tel événement. Mais il y a un boulot énorme qui est fourni et pour avoir vu d’autres courses dans le monde, je peux vous dire qu’ici, nous n’avons pas à nous plaindre. Je suis aussi très reconnaissante envers Daniel Bonnefis (organisateur de l’UTNC, NDLR). Lui et son équipe font en sorte d’avoir un ultra-trail accessible à tous, sans avoir besoin de quitter le territoire, et c’est très bien.


Les astuces de la reprise

« L’important, c’est de se faire plaisir. » Pour tout le monde, c’est la reprise des courses, samedi prochain, à Ouégoa. Mais attention à ne pas se lancer tête baissée. « Il est important de ne pas mettre trop d’enjeux pour ce premier trail, prévient Angélique Plaire, également coach sportive. C’est comme pour un retour après une blessure ou une grossesse. La première compétition, c’est l’occasion de reprendre le goût à la course à pied et de retrouver ses sensations. Il vaut mieux commencer doucement, quitte à accélérer ensuite, selon le déroulement de la course. Et ne pas hésiter à ralentir s’il le faut. » Il faut aussi distinguer deux types de coureurs : ceux qui se lancent sans aucune autre envie que de se faire plaisir et les autres, qui visent la performance, une place au classement ou le dépassement de soi. « Pour eux, il ne faut bien sûr pas se lancer sans préparation physique. Je trouve même que c’est mieux d’être accompagné par un coach et même d’avoir un suivi médical quand c’est un retour après une blessure. » D’autant que la saison 2020 s’annonce intense avec un, voire deux trails par week-end jusqu’en novembre. Il y aura le choix.

A.B.