Dès le lundi 17 février, le collège de Portes-de-Fer accueillera les enfants de Rivière-Salée, dont l’établissement a brûlé durant les émeutes. L’association des parents d’élèves (APE) a pris les devants afin de faciliter leur insertion.
Dans l’enceinte du collège de Portes- de-Fer où elle entre en classe de cinquième cette année, Sarah, 13 ans, se charge avec une poignée d’autres personnes de remplir des packs de fournitures scolaires.
Stylos, règle, gomme, cahiers… Tout a été disposé sur une grande table extérieure par les membres de l’APE, ce vendredi après-midi. Au total, « il y a 2,8 tonnes de fournitures scolaires. Le but est de disposer l’ensemble des éléments dans des sacs. Les parents ayant passé commande viendront les chercher dans les prochains jours », explique son président, Alain Courjault. À la fin de la journée, ce ne sont donc pas moins de 400 packs qui devront être constitués. « Mais on en fait toujours un peu plus, pour les parents retardataires. »
UNE CENTAINE DE NOUVEAUX ÉLÈVES
Un détail qui compte, l’établissement accueillera à la rentrée approximativement 150 nouveaux élèves, venant de l’ancien collège de Rivière-Salée, incendié durant les émeutes. Principalement « les classes de sixième et cinquième. Les quatrième et troisième seront temporairement déplacées à l’école Marguerite-Arsapin. Ils seront accueillis ici à la rentrée 2026 », précise Alain Courjault.
En attendant, pas question de « les abandonner ». Règles, tenues scolaires, organisation d’événements et de permanence… « Tout ce qu’on va mettre en place ici, on le mettra en place là-bas. […] Ce sera aussi des enfants de Portes-de-Fer. »
In fine, les effectifs devraient tourner « autour de 700 à 750 » élèves. Une augmentation qui demande une certaine organisation. « Le nombre de professeurs va doubler, donc le partage des classes va être modifié, les horaires aussi… C’est tout cela qu’il va falloir préparer. Après, à sa création [il y a 20 ans, NDLR], le collège de Portes-de-Fer comptait quasiment 800 enfants aussi, donc il n’y a pas de souci d’accueil, c’est davantage une gestion du personnel », souligne le président de l’APE.
SUR LES BANCS DE L’ÉCOLE
Afin de faciliter le transport des collégiens de Rivière-Salée jusqu’à Portes-de-Fer ‒ et ainsi éviter le décrochage scolaire ‒, l’APE a négocié un prix préférentiel avec le trans- porteur Lyvaï, en novembre dernier.
Dès la rentrée, celui-ci s’arrêtera à tous les points d’arrêt de Rivière-Salée, en reprenant « quasiment » le même parcours que le Tanéo. « Ce qui était important pour nous, c’était la sécurité et les tarifs. En moyenne, lorsqu’on transporte un enfant en transport privé, ça fluctue entre 19 000 et 30 000 francs. Là, par enfant, on est à 7 500 francs par mois, en plus du dossier d’inscription de 10 600 francs en début d’année qui est à payer une seule fois », indique Alain Courjault.
Ne reste, désormais, qu’à gérer les inscriptions de dernière minute. « Pendant longtemps, beaucoup de parents pensaient que le collège de Rivière-Salée allait rouvrir, donc il y a eu quelques inscriptions tardives. Sans compter l’arrivée de nouveaux élèves venant du nord et des îles », décrit Alain Courjault.
Qu’à cela ne tienne, « le plus important pour nous, c’est que les enfants soient sur les bancs de l’école. C’est le seul endroit où ils devraient être. Donc on fait tout ce qu’il faut pour qu’ils s’y sentent bien. Qu’ils viennent d’ici ou d’ailleurs, ce n’est pas important ».
Nikita Hoffmann