Une nouvelle séquence parisienne s’ouvre du 4 au 8 septembre. Les représentants indépendantistes et non-indépendantistes seront reçus par la Première ministre, Élisabeth Borne, et son ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin.
L es fameuses négociations à trois vont-elles enfin débuter ? Les non-indépendantistes s’impatientent. « Nous attendons que l’État arrive à imposer des trilatérales. C’est la sixième fois qu’on se rencontre, pose Gil Brial des Loyalistes. La dernière fois, l’État avait dit que ce serait les dernières bilatérales.»
Le temps presse, soutient Philippe Michel de Calédonie ensemble. « Maintenant que l’État a fixé de manière extrêmement claire le cadre des discussions, nous attendons de cette séquence parisienne l’impulsion politique à un passage rapide à des trilatérales et des discussions de fond, explique l’élu. Après 12 mois d’échanges, le temps est venu, au regard de l’intérêt général, de s’attacher à trouver ce consensus pour définir l’organisation politique et institutionnelle de demain. »
Le format figure bien au programme de la nouvelle séquence parisienne, organisée du 4 au 8 septembre. Après un lundi consacré à la filière nickel et un mardi aux rencontres bilatérales avec l’État, les deux délégations calédoniennes sont attendues, ensemble, le mercredi. C’est le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, qui devrait se charger de réunir tout le monde. D’abord le matin, lors d’une simple table ronde similaire aux réunions à trois déjà réalisées à Nouméa. Puis l’après-midi, lors de véritables trilatérales.
Les indépendantistes n’ont pas complètement refusé la proposition. Sans l’approuver totalement. « Tout dépendra des bilatérales, de comment elles vont se dérouler », indique Aloisio Sako (RDO) à l’animation du FLNKS.
ÉCHANGER SANS NÉGOCIER
Les indépendantistes, tous réunis sous la bannière du front, partent surtout à Paris pour discuter avec l’État. Ils espèrent ses retours sur le corps électoral, le droit à l’autodétermination, les transferts de compétences ou encore les institutions. « Le FLNKS a énuméré tous les objectifs que l’on souhaite sur ces différents sujets. Nous attendons des réponses », précise Jean-Pierre Djaïwé, membre UNI de la délégation indépendantiste. Échanger à trois, pourquoi pas. Négocier, pas encore. « Nous sommes prêts, rétorque pourtant Gil Brial. Si les indépendantistes n’assument pas leurs responsabilités, il faut que l’État tienne l’engagement du président de la République d’enclencher la modification de la réforme constitutionnelle pour dégeler le corps électoral. »
Le Rassemblement-LR et les Loyalistes voyagent aussi avec leur propre feuille de route. Ils réclament des avancées sur d’autres sujets que le corps électoral pour donner des « perspectives » au territoire, notamment la modification et le financement des institutions.
Brice Bacquet
Projet « nickel d’avenir »
Emmanuel Macron avait donné rendez-vous en septembre à « toutes les parties prenantes » de la filière nickel. Lors de son discours prononcé le 26 juillet à Nouméa, le président de la République a appelé chacun à « faire une partie de l’effort » pour assurer l’avenir de cette industrie cruciale pour le territoire et la France dans le cadre de sa politique de transition énergétique.
Les discussions sur le sujet devraient donc suivre le
points de son discours et les recommandations du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’économie (CGE). « Il faut bouger la doctrine nickel, parce que s’il y a zéro export, il y a peu de chances que ce soit compétitif pour ces trois usines ; et il faut un peu bouger les équilibres de production », avait-il soutenu.
La « refonte du système énergétique » que le chef de l’État appelait de ses vœux devrait être aussi au programme.