4,2 milliards pour financer les dépenses liées à la crise sanitaire

Chômage partiel, financement des hôpitaux, recours à l’emprunt et instauration d’un pass sanitaire, Yannick Slamet a fait le point sur les mesures prises et discutées par le gouvernement mercredi.

  • 3,5 milliards de francs pour les hôpitaux

La situation des comptes sociaux, notamment du Ruamm, ainsi que l’introduction du variant Delta sur le territoire ont obligé le gouvernement à modifier le budget primitif de la Nouvelle-Calédonie. Une enveloppe de 3,5 milliards de francs est destinée à financer le Ruamm afin d’assurer le fonctionnement des hôpitaux, qui étaient proches de la cessation de paiement, et la poursuite des réquisitions d’hôtels pour les mois d’octobre et novembre. Cet argent a été obtenu grâce à des prêts à taux zéro contractés auprès de trois établissements publics que sont l’OPT (2,7 milliards), le Fonds nickel (500 millions) et le port autonome (1 milliard). Une réflexion est en cours afin d’apporter le reste nécessaire pour tenir jusqu’en décembre, soit 1,77 milliard de francs. 700 millions de francs supplémentaires ont été inscrits afin de gérer les premières dépenses liées à la gestion de la crise sanitaire. Ils sont financés par une réduction de l’autofinancement d’un même montant.

  • Le chômage partiel prolongé

L’allocation de chômage partiel (70 % de la rémunération brute du salarié), qui devait prendre fin au 31 octobre, est renouvelée dans les mêmes conditions et les mêmes formes pour deux mois, jusqu’au 31 décembre. Ce dispositif concerne les entreprises durablement touchées par les conséquences économiques liées à la crise sanitaire et celles qui subissent une baisse d’activité durant la nouvelle période de confinement depuis le 7 septembre. Cette délibération doit maintenant être examinée par le Congrès. Le chômage partiel doit être en partie pris en charge par l’enveloppe de 700 millions de francs supplémentaires, même si « c’est largement insuffisant, il nous faut chercher d’autres financements », a indiqué Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement.
Parmi les autres mesures de soutien au monde économique, il y a celles de l’État, dont le Fonds de solidarité. Il s’adresse aux entreprises, aux professions libérales et aux travailleurs indépendants et représente une aide directe afin de compenser les pertes de chiffre d’affaires. À noter aussi la prolongation du PGE, prêt garanti par l’État. De son côté, la province Sud doit annoncer la mise en place d’aides en soutien aux plus petites structures ce vendredi.

  • Un recours à l’emprunt envisagé

« Cette piste n’a jamais été abandonnée, a affirmé Yannick Slamet. Elle est même plutôt envisagée parce que les besoins sont énormes du fait de la crise qui est arrivée, de la réquisition des hôtels, de la rémunération des professionnels sollicités…, un emprunt est fort probable. » Le porte-parole a estimé son montant entre 20 milliards et 30 milliards de francs.

  • L’obligation vaccinale étendue aux secteurs « sensibles »

Outre les salariés du transport aérien et maritime, du secteur portuaire et aéroportuaire, ceux intervenant dans la mise en oeuvre de la quarantaine et ceux des établissements de soins ainsi que les personnes vulnérables (diabétiques, obèses, etc.), l’obligation vaccinale au 31 octobre est étendue au personnel de secteurs sensibles. Sont concernées les compagnies aériennes et de transport (Air Loyauté, Air Calédonie, SMTI, SMTU et Air Alizée) ; les entreprises des réseaux et infrastructures comme EEC, la CDE et l’OPT ; les associations de sécurité civile de type Croix-Rouge, SNSM et Secours catholique ; les forces de l’ordre et les militaires ; le personnel sanitaire ; les sociétés minières ; les médias ; le secteur bancaire et les directions du gouvernement et les provinces. « Cette liste n’est pas arrêtée, il faudra sûrement l’adapter, y compris sur les modalités d’entrée en vigueur », a précisé Yannick Slamet.

  • Bientôt un pass sanitaire ?

Yannick Slamet l’a discrètement évoqué en fin d’interview sans donner de détails. « Il y aura la mise en place très prochaine du pass sanitaire qui va nous faciliter les choses. C’est à l’étude, mais on espère qu’il sortira très rapidement parce qu’il va de mise avec l’obligation vaccinale. »

Anne-Claire Pophillat