La Nouvelle-Calédonie accueille le Forum UE-PTOM

Depuis 2020, le territoire assure la présidence de l’association des pays et territoires d’outre-mer (OCTA) européens. À ce titre, il accueillera la semaine prochaine le 19e Forum UE-PTOM.

Les autorités des treize membres de l’OCTA feront le déplacement, tout comme les représentants des pays auxquels ils sont liés : la France, le Danemark, les Pays-Bas ainsi que la Commission européenne (environ 50 personnes dont six exécutifs) et la Banque européenne d’investissement (BEI), sous la présidence de Jutta Urpilainen, commissaire européenne chargée des partenariats internationaux.

60 MILLIARDS

Cette rencontre sera l’occasion d’évoquer les financements de l’UE et les thématiques sur lesquelles ils sont fléchés. L’assistance européenne est très importante pour ces territoires. Elle est de l’ordre de 60 milliards de francs pour la période 2021-2027. L’actuel FED – Fonds européen de développement – pour la Nouvelle-Calédonie est établi, pour la même période, à 3,4 milliards de francs, en augmentation.

Le territoire a bénéficié de fonds pour la transition alimentaire dans le cadre du programme régional PROTEGE (à voir si ce thème sera maintenu), et pour l’insertion, l’éducation et la formation professionnelle dans le cadre du programme territorial. Le prochain doit être dédié à la transition énergétique (raison pour laquelle il était souhaité que le Stenc – Schéma pour la transition énergétique – puisse être validé au Congrès, en vain).

Plus largement, il doit être question de la stratégie Indo-Pacifique et notamment du « manque de relations » entre les PTOM et les 14 États ACP de la région Pacifique (Îles Cook, Vanuatu, Fidji, Samoa, etc.)

Pour Louis Mapou, en tout cas, l’importance de la relation UE-PTOM ne fait pas de doute. « L’Europe garde une relation forte avec l’ensemble des régions du monde par ce biais. C’est un gros potentiel. » En matière géopolitique, ces zones maritimes ont en effet un poids considérable. Et « dans le cadre des grands défis du monde, ce n’est pas rien d’être membre d’un PTOM aujourd’hui ».

CONTRIBUTIONS

L’OCTA, espace d’échange entre les PTOM, a aussi l’ambition d’apporter un « nouveau souffle » dans les relations entre ses pays et territoires depuis le départ des Britanniques à la suite du Brexit, explique Louis Mapou, président de l’association.
Se posent notamment des questions de financement pour cet organe sans les deniers britanniques. L’UE, qui contribue à hauteur de 131 millions de francs pour son fonctionnement (2020-2021), a demandé une hausse des cotisations. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont les plus gros contributeurs (12 millions de francs chacun par an) alors que le Groenland (Danemark) capte, par exemple, la moitié des fonds européens (le financement se fait au prorata des habitants).

Autre changement, depuis 2021 : toutes les décisions de l’UE pour les PTOM doivent passer par un avis des 27 membres, « ce qui n’est pas pour faciliter les choses ». D’où l’importance de mener un dialogue politique pour faire croître la renommée et les positions des PTOM.

Les rencontres vont commencer en amont du Forum, dès samedi, avec des tables rondes, des réunions trilatérales, des rencontres entre les PTOM français, avant une conférence ministérielle de l’OCTA lundi, qui renouvellera ses instances, et le Forum avec l’UE mardi à l’hôtel Méridien. Pour le côté ludique, le gouvernement a prévu une sortie au phare Amédée et un gala au centre culturel Saint-Pierre-et-Miquelon Tjibaou.

Le 2 novembre, le compte rendu de la séance du gouvernement faisait état d’une prise en charge des dépenses relatives à l’organisation du Forum « dans la limite d’une enveloppe prévisionnelle de 6 millions de francs ». L’Union européenne prend en charge la majorité des frais à l’exception de certaines dépenses, financées par la Nouvelle-Calédonie (le cocktail dînatoire, la visite de terrain et des dépenses d’ordre organisationnelles et logistiques). Mais alors, 120 participants étaient attendus.

Chloé Maingourd

Photo : L’Europe est un important contributeur au budget calédonien, a rappelé Louis Mapou. / © C.M.

Les 13 PTOM

Six Néerlandais :
Aruba
Bonaire
Curaçao
Saba
Saint-Eustache
Saint-Martin

Six Français :
Nouvelle-Calédonie
Polynésie française
Wallis-et-Futuna
Saint-Pierre-et-Miquelon
Saint-Barthélémy
Terres australes et antarctiques françaises

Un Danois :
Groenland

Ces pays et territoires représentent environ 3 000 milliards de PIB et 1 million d’habitants.