Vers une stratégie industrielle à l’échelle du pays

Les premiers États généraux de l’industrie se sont déroulés les 29 et 30 novembre à Nouméa. L’événement a regroupé une centaine d’acteurs du monde de l’industrie, mais aussi de la politique et plus généralement de la société civile. Les travaux ont permis de définir 17 projets « à fort impact » qui constitueront la base de la future stratégie industrielle à un horizon de 10 à 15 ans.

La Nouvelle-Calédonie fait figure d’exception dans l’outre-mer français pour de nombreuses raisons mais notamment pour l’existence d’un véritable tissu industriel. S’il a pu se développer à l’ombre des protections de marché, il représente une vraie spécificité au sein des territoires d’outre-mer, d’autant plus que la taille de la population de la Nouvelle-Calédonie est modeste.

Tous les acteurs en conviennent, le modèle économique calédonien a aujourd’hui atteint ses limites. De la même manière que le tourisme est en train d’écrire sa stratégie, qu’une politique agricole a été définie en province Sud, les industriels ont souhaité réfléchir à leur avenir et poser les bases de l’industrie de demain. À l’initiative de la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, les États généraux se sont tenus, les 29 et 30 novembre, afin de réfléchir de dessiner les contours d’un plan d’actions stratégiques à l’horizon de 10 à 15 ans.

Un plan stratégique autour de six axes

Six axes de travail ont été identifiés comme les piliers de cette stratégie. La centaine de participants à ces deux journées ont été répartis dans des groupes de travail dont la mission était de faire des propositions autour de ces six axes qui sont par exemple la pérennisation d’une industrie performante grâce à des outils et des infrastructures dédiés, la conception d’un modèle éco-socio responsable ou encore la réflexion sur la place de l’industrie dans les politiques publiques.

Les travaux ont abouti à l’adoption de 17 projets à fort impact qui constituent une véritable base opérationnelle. Reste que la matière brute produite pendant les États généraux devra être affinée. Cette tâche sera confiée à un comité de déploiement qui aura également en charge de mettre en œuvre les projets, après avoir déterminé un calendrier. Parmi les projets, on retrouve, par exemple, l’idée de faire de la Nouvelle-Calédonie un hub européen pour le Pacifique et un hub pour le Pacifique, de développer une fiscalité innovante visant à inciter les projets éco-responsables. Il est également question de créer une coopérative industrielle afin de mutualiser les moyens de production ou encore d’instaurer une véritable gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie.

Une première présentation a été faite au président du gouvernement ainsi qu’au conseiller à l’industrie du Premier ministre, présent à l’occasion de sa venue sur le territoire. La prochaine étape sera la première réunion opérationnelle du comité de pilotage de déploiement qui se tiendra au mois de mars 2018. Mais pour faire en sorte que l’ensemble de la société calédonienne s’approprie le projet, des demandes de rencontres ont été envoyé au Sénat coutumier et au CESE. Le Congrès a également été sollicité afin que les projets puissent être présentés en séance publique.