UPR : Des propositions pour l’avenir

L’Union populaire républicaine, représentée localement par Michel Hanocque, fait une série de propositions de modifications institutionnelles qu’elle souhaiterait voir mises en place dans la Nouvelle-Calédonie de demain.

L’UPR réfléchit à l’après- référendum. La délégation de Nouvelle- Calédonie propose cinq mesures en faveur d’une démocratie plus juste, des mesures qu’elle souhaiterait voir discutées après les élections provinciales, consciente que le système ne bougera pas dès 2019.

D’abord, elle plaide en faveur de la révision de la clé de répartition budgétaire pour s’adapter au déplacement de la population. « Au titre du rééquilibrage, précise Michel Hanoque, la province Nord et la province des Îles reçoivent autant que la province Sud, alors que 76 % de la population y vit, contre 67 % il y a vingt ans. »

Autre déséquilibre entre les provinces pointé du doigt par l’UPR, le ratio entre le nombre d’électeurs et le nombre de postes attribués. Pour le Sud, détaille l’Union, le ratio est de 2 408 voix pour un siège à la province et de 3 010 pour un siège au Congrès. Tandis que dans leNord, il est de 1622/1 et 2379/1 et aux îles, de 1 458/1 et 2 916/1. Selon l’UPR, instaurer un ratio identique relève d’une « évidence démocratique ». Troisième mesure : la révision du seuil d’éligibilité aux élections provinciales, jugé trop restrictif. Le seuil des 5 % des inscrits à atteindre pour chaque liste a n d’obtenir un élu, « exclut de fait les petits partis de la prise de décision politique ». Il propose que ce seuil soit abaissé en dessous de 3 % donnant pour exemple qu’il est de 0,67 % aux Pays-Bas.

L’UPR veut aussi voir instaurer l’obligation légale de présenter un casier judiciaire vierge pour les élus calédoniens. « On voit très bien le rejet voire le dégoût des électeurs à ce sujet et il ne faut pas s’étonner de voir qu’il y a aujourd’hui un désintéressement de la politique, des abstentions. Il y a un manque de confiance important », poursuit-il. Et puisque le sujet est d’actualité, l’UPR ajoute qu’il est en faveur de la réduction du nombre de parlementaires, du non-cumul des mandats dans le temps (limité à deux mandats) et du non-cumul des fonctions.

L’Union populaire républicaine souhaiterait, enfin, qu’il y ait une réflexion sur la construction d’un droit calédonien. Il s’agirait, dit Michel Hanoque, de « trouver le plus petit dénominateur commun entre le monde mélanésien et le monde dit occidental » afin qu’il n’y ait pas une juridiction pour les uns et pas pour les autres. L’objectif serait de « conserver l’identité tout en l’intégrant dans la modernité sans que la force du droit écrit et sa place majoritaire ne finissent par engloutir la coutume et ses spécificités ». Mais l’UPR est consciente que le dé est de taille…

C.M