Une rentrée sous le signe des économies

Les enfants et les ados retrouveront le retour le chemin de l’école dès lundi matin. Un événement important pour près de 70 000 élèves du territoire, de la maternelle au secondaire. Petit état des lieux dans le privé et en province Sud pour cette année 2016.

Le grand jour des enfants approche et comme chaque année, les établissements et les équipes pédagogiques sont dans les starting- blocks. La Direction diocésaine de l’école catholique, plus connue sous le nom de Ddec, a fait le point à quelques jours de la rentrée. Au niveau des effectifs, l’année s’annonce relativement stable puisque 14 423 élèves, du primaire (6 624) et du secondaire (7 799) confondus, sont attendus dans les classes. Parmi ces scolaires, 15 % sont internes. Des chiffres restent toutefois provisoires et quelques changements sont à prévoir. Des classes supplémentaires pourraient ainsi être envisagées.

La situation budgétaire sera en revanche le grand dossier de l’année. Crise oblige, l’enseignement devra faire des efforts, publics comme privés. Si la Ddec estime que l’éducation reste un domaine relativement sanctuarisé en Nouvelle-Calédonie, il n’en reste pas moins que tout le monde devra réduire son train de vie. Seule crainte pour la Direction diocésaine, qu’elle serve de variable d’ajustement.

Baisse du budget pour 2016

Aucun chiffre n’est encore avancé mais selon Alexandre Ribère, le secrétaire général de la Ddec, la baisse des financements pourrait se situer dans une fourchette de 5 à 20 %. 20 % étant la plus forte baisse possible, étant donné que les institutions sont engagées à maintenir au moins 80 % du budget d’une année sur l’autre. La Ddec devrait être en mesure de proposer un plan de réduction budgétaire en milieu d’année. Un plan qui devrait inévitablement comprendre une baisse de la masse salariale. La direction souligne que les titulaires seront préservés et que seuls les remplaçants pourraient être concernés après avoir analysé, établissement par établissement, les possibilités de regroupements. Mais quoi qu’il en soit, les efforts seront l’aboutissement de discussions avec les partenaires sociaux.

Sécuriser le financement du privé

Pour Karen Cazeau, la directrice de la Ddec, le dossier chaud sera donc l’aboutissement de la question de la contractualisation de l’enseignement privé avec les partenaires institutionnels. L’adoption du projet de délibération sur l’avenir de l’École calédonienne par le Congrès, le 15 janvier, qui traite de cette question laisse à penser que le dossier pourrait avancer et donner davantage de visibilité au privé. C’est dans cette optique que la Ddec réalisera un bilan des dix dernières années, depuis la parution du livre blanc.

Dans ce contexte, la stagnation des effectifs attendue pour les prochaines années apparaît plutôt positive. Dans les dix prochaines années, les projections de l’Isee laissent à penser que la population scolaire n’augmentera pas en raison de l’évolution démographique. Cela n’empêchera pas pour autant l’ouverture et la fermeture de classes. On commence, en effet, à entrevoir des migrations à l’intérieur du territoire. C’est en particulier le cas dans l’agglomération où se dessine une tendance des populations scolarisant leurs enfants à Nouméa à se déplacer dans le Grand Nouméa et à y scolariser leurs enfants.

Cela n’empêchera pas les établissements scolaires, publics ou privés, de rationaliser leurs dépenses à l’avenir. Comme le souligne Karen Cazeau, « l’éducation est sans prix mais elle a aussi un coût ».

M.D.

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Lutte contre le décrochage scolaire

En 2013, la Ddec a mis en place un dispositif original pour aider les élèves exclus définitivement du système scolaire. L’idée est d’accompagner les anciens élèves afin de leur trouver une voie de rescolarisation ou d’insertion professionnelle. Les équipes travaillent également en amont et après avoir expérimenté des « référents décrochage » dans certains établissements en 2015, ceux- ci seront généralisés sur tout le territoire. Ils sont une sorte de relais entre les élèves et leurs familles qui sont fortement associées au dispositif. En 2015, une cinquantaine d’élèves (définitivement exclus et en décrochage) ont été suivis. Des cafés de la famille, un autre dispositif également expérimenté en 2015, offrent la possibilité aux parents de venir parler de leurs difficultés.

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Les chiffres de la rentrée dans le public (province Sud)

98 écoles dont une au CHT
912 classes
20 collèges publics
et 2 internats provinciaux
1,3 milliard de francs pour les bourses
et aides (au transport, à la cantine et à l’internat) pour le primaire, le secondaire et l’enseignement supérieur.

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Toujours plus de numérique

Le numérique poursuit son développement dans l’ensemble des établissements publics de la province Sud. Après l’expérimentation du projet TICE (Technologie de l’information et de la communication dans l’éducation) du collège de Plum, onze autres collèges sur les 20 que compte la province (dont un à Bourail) ont été câblés. Trois autres le seront cette année. Dans les écoles, le TBI (tableau blanc interactif ) est à la disposition de 330 enseignants, soit plus du tiers des classes. L’espace numérique de travail, qui consiste à offrir un espace collaboratif en ligne doté d’outils (cahier de texte, blogs, courriels…), concerne désormais 28 écoles.

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L’école primaire publique

Le primaire est un moment particulièrement important dans la vie des élèves. À la rentrée, ils seront 20 328 dans les classes publiques de la province Sud. (7 427 en maternelle et 12 901 en primaire pour 1 253 enseignants). Sur l’ensemble de la province, 14 classes ouvrent et 15 ferment cette année.