Dans le cadre des projections Cinéma d’ici et d’ailleurs, le Ciné City propose, à compter de cette semaine, le très attendu film de Robin Campillo, 120 battements par minute, Grand Prix du Jury du Festival de Cannes 2017. Ce film, qui a « bouleversé Cannes », retrace l’épopée des militants d’Act Up au milieu des années quatre-vingt-dix, alors que le sida se propageait à vitesse grand V « dans l’indifférence générale ».
Comme dans un documentaire, Robin Campillo – qui avait lui même rejoint Act Up – raconte l’activisme effréné des militants, connus pour leurs actions spectaculaires « comme un miroir de la violence sociale contre les malades », alors qu’à l’époque, l’idée même de parler de préservatifs dans les lycées « n’allait pas de soi», que l’homophobie « était encore presque une norme ».
« Dès ma première réunion, j’ai été stupéfait par l’espèce de jubilation du groupe, racontera-t-il. […] La parole était libérée. Les gays, qui pendant les années quatre-vingts avaient subi l’épidémie, devenaient collectivement et publiquement, les acteurs de la lutte ». Campillo d’ajouter qu’Act Up « c’était surtout des personnalités très fortes qui auraient eu peu de raisons de se rencontrer dans d’autres circonstances ».
Le film, une fiction, se penche aussi sur la famille, sur une histoire d’amour également entre Nathan et Sean au cœur du groupe de militants. L’un dira de l’autre « si je suis amoureux de lui, c’est peut-être parce qu’il va mourir… ». Robin Campillo dédie son œuvre aux malades disparus ou à ceux qui luttent encore.
Le film est sorti ce mercredi 23 août au Ciné City. Vendredi, un débat est organisé en collaboration avec l’association Sida-NC lors de la séance de 17h40.
C.M.
