Une nouvelle coopérative pour la filière fruits et légumes

Une nouvelle coopérative agricole a vu le jour le 22 mai. Un petit événement qui illustre les profonds changements que traverse l’agriculture calédonienne. Coop1 regroupe 12 exploitants.

L’agriculture calédonienne connaît de nombreux bouleversements. En 2015, l’adoption de la politique agricole provinciale a impulsé une dynamique de renouveau dans un monde vieillissant où chacun avait pris la mauvaise habitude de travailler dans son coin, sans concertation voire en opposition. Les perspectives de construire sa vie autour de l’exploitation d’une ferme étaient loin d’être séduisantes avec de faibles salaires, un dur labeur et une absence de retraite.

La déclinaison des dispositifs donnant corps à cette politique a induit de profonds changements dans les textes, mais aussi et surtout dans les mentalités. La création de l’Interprofession fruits et légumes avait marqué une étape importante. L’idée de l’Ifel est de mieux organiser la filière afin de mieux répondre aux consommateurs, mais aussi de dynamiser la production locale avec une meilleure coordination entre les différents acteurs de la chaîne.

Mutualiser pour être plus compétitifs

L’idée de Coop1, coopérative créée avec le regroupement de douze exploitants, est sensiblement la même que celle de l’Ifel. Les exploitants, originaires du Mont-Dore, de Païta, Dumbéa, Sarraméa, la Foa et Pouembout, représentent environ 1 200 tonnes de fruits et légumes chaque année, soit près de 9 % de la production commercialisée.

Ce regroupement répond à un besoin des agriculteurs d’améliorer la commercialisation de leur production. Une activité qui n’est pas forcément leur fort et prend énormément de temps, au détriment de la production. La mutualisation des moyens a déjà permis de créer un service commercial, les rendant moins dépendants des intermédiaires, les grossistes ou les colporteurs, et surtout de proposer des prix plus compétitifs. Elle devrait être présente au marché de gros de Ducos.

Cette coopérative porte à trois le nombre de ces structures à but non lucratif. Les dernières à avoir été créées étaient la coopérative d’utilisation du matériel agricole de Pouembout en 2002 et celle des céréaliers de Boulouparis. On ne peut qu’espérer que cette initiative suscite d’autres rapprochements.