Une Calédonienne n°1 du tennis français

À 13 ans, Emma Jouy affiche déjà un bon palmarès. Des titres qui font de la jeune fille, dont une partie de la famille est originaire de Koumac, la meilleure joueuse française, classée 21e au niveau européen. Malgré ses résultats plus que prometteurs, la jeune demoiselle recherche des sponsors afin de poursuivre sa carrière.

C’est complètement par hasard que la jeune Emma s’est lancée dans le tennis. Alors qu’elle avait quatre ans, un voisin demande à son père si elle pratique un sport. Ce voisin n’était autre que le président du Tennis club du Mont-Dore. Elle fait ainsi ses premiers pas sur les courts de mini-tennis. Deux ans plus tard, elle est repérée à l’occasion d’un tournoi organisé à Bourail, qu’elle remporte. L’année suivante, elle entre à la Ligue de tennis. Jusqu’à neuf ans, c’est souvent face aux garçons qu’elle remporte ses titres de championne de Nouvelle-Calédonie.
À neuf ans, Emma commence à être suivie au niveau national et un an plus tard, elle intègre le plan d’avenir national qui regroupe uniquement six jeunes filles sur l’ensemble des territoires français. À l’occasion d’un stage en Métropole, en novembre 2015, les parents rencontrent Jean- Luc Cotard, le directeur technique national, qui leur explique que leur fille aura du mal à faire une carrière si elle n’intègre pas rapidement un projet de haut niveau.

Un début de carrière qui coûte cher

Aussitôt dit, aussitôt fait. Alexandra, la maman d’Emma, lâche son travail et l’accompagne dans son aventure métropolitaine et internationale. Ses succès à répétition la porte à la 21e place européenne des 13 ans pour la saison 2017- 2018, faisant d’elle la meilleure française de sa catégorie. Un classement qui lui permet d’avoir été retenue par le « projet vert », une aide au projet international de la fédération. Seules trois jeunes ont été sélectionnées, dont Emma. Son talent est pourtant relativement peu mis en avant sur le territoire.

Si elle bénéficie de quelques aides, ces dernières tardent souvent à être versées, ce qui n’est pas sans conséquence pour la joueuse. Des délais étonnants quand on sait qu’elle est la seule Calédonienne, en tennis, à être sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau. Une saison représente un investissement de près de 20 000 euros et presque le double en ajoutant les participations aux tournois ITF (Fédération internationale de tennis). Emma s’apprête précisément à rentrer dans la cour des grands. Après s’être illustrée au niveau national et européen, la jeune Calédonienne va faire ses premiers pas à l’international avec pour objectif, d’ici deux ans, de participer aux plus grands rendez-vous mondiaux que peuvent être Roland- Garros ou Wimbledon.

Aujourd’hui, son père, Bruno, se bat pour faire reconnaître le talent de sa fille à sa juste valeur et cherche des soutiens financiers pour permettre à Emma de poursuivre une carrière de haut niveau. Des contacts ont notamment été pris avec une banque très investie dans le tennis qui vient de lancer un programme de soutien des jeunes talents de la discipline. En attendant, la jeune Calédonienne poursuit son entraînement à l’AS RUC de Mont Saint-Aignan, en Normandie.

M.D ©Brod