Une année charnière pour le Palika

Le Palika a tenu son quarantième Congrès, du 6 au 8 novembre à l’île des Pins. L’occasion de définir les actions à mener en 2016, de renouveler le bureau et de réfléchir sur la situation du parti dans le contexte politique actuel. Fragilisé par le conflit des rouleurs, le Palika se dit prêt à des compromis, sans compromissions.

De nouvelles têtes. À moins de trois ans de la sortie de l’Accord de Nouméa, le Palika souhaite mettre l’accent sur la jeunesse. Joignant le geste à la parole, le nouveau bureau, élu lors du quarantième Congrès du parti créé en 1976, fait de la place à des jeunes militants. En 2016, l’accent sera mis sur l’éducation et la formation politique. Une nécessité dans l’optique des échéances électorales. Le constat est largement partagé par l’ensemble du mouvement indépendantiste qui se compte et cherche à mobiliser.
Au cœur des échanges pendant ces trois jours, il a en particulier été question des actions à mettre en œuvre en 2016, année placée sous le signe de « l’offensive » pour « construire un rapport de force favorable aux options politiques que porte le Palika ». Le conflit des rouleurs a toutefois montré une certaine fragilité du parti et les divergences sur la question minière ont créé une instabilité au sein du FLNKS.
Charles Washetine, un des deux porte-paroles avec Astrid Gopoea, l’a d’ailleurs souligné, un congrès de clarification du front autour de la question minière sera nécessaire pour remettre les choses à plat et redonner de la cohérence au FLNKS. Une cohérence paradoxalement d’autant plus nécessaire qu’au-delà de l’enjeu de l’indépendance, la grande question qui se pose aujourd’hui est le modèle de société à proposer pour la Calédonie de demain. Un point qui devrait une fois encore diviser les deux grandes composantes du FLNKS.

L’avenir du FLNKS en question ?

Entre les lignes du communiqué du Palika, on peut lire une critique assez tranchée de l’Union calédonienne. Charles Washetine suggérant au travers d’une phrase sibylline que certains membres du plus vieux parti calédonien auraient été rattrapés par l’économie de marché et auraient troqué sans état d’âme la revendication indépendantiste pour l’attaché-case. L’occasion pour Charles Washetine de rappeler la doctrine du Palika, parti de « gauche », de mettre l’économie au service de l’homme et de son environnement et non l’inverse, afin de construire une société juste, équitable et solidaire.
La « dérive » d’anciens partisans de l’indépendance se trouverait renforcée par une volonté délibérée des opposants à l’indépendance de sortir de l’Accord de Nouméa qui organisent des « opérations de diversion » et une « réminiscence » de l’alliance du Rassemblement-UMP et de l’UC qui avait conduit à l’élection de Roch Wamytan au Congrès et qui s’est récemment exprimé lors du conflit autour des exportations de minerai.
L’objectif final du FLNKS de mener la Nouvelle- Calédonie à l’indépendance reste inchangé (le Palika retient deux des options proposées par l’Onu, l’accession pure et simple à l’indépendance ou l’accession à la souveraineté avec un partenariat), mais ce point de convergence pourrait bien être le dernier au sein du front ce qui n’irait pas sans poser de problème. Si la revendication n’a pas changé, le grand écart concernant le modèle de société pourrait bien brouiller l’appel à la grande mobilisation de la jeunesse pour le vote au référendum.

M.D

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Le nouveau bureau du Palika

Le bureau politique du Palika est composé des 12 membres sans hiérarchie. Les deux membres du bureau et porte-paroles sont Charles Washetine et Astrid Gopoea. Les deux représentants au FLNKS sont Adolphe Digoue et Johannes Vakie. Sont également membres du bureau, Yvana Bouanou, Valentine