Un vaste plan pour relancer l’économie

Les Républicains calédoniens rejoignent la volonté du Premier ministre qui consiste à prioriser les enjeux économiques et sociaux. Le parti veut que la question soit une des priorités du prochain Comité des signataires et va plus loin en souhaitant la mise en place d’un vaste plan de relance de l’économie calédonienne.

Pour les Républicains calédoniens, avec les enjeux électoraux, la relance économique est depuis toujours une priorité. C’est indéniable, il suffit de voir l’opposition menée par les élus du parti sur le sujet boulevard Vauban depuis la création du groupe au Congrès. « Après quatre ans de gestion Calédonie ensemble, l’économie est en crise avec plus de 1 300 emplois détruits dans le secteur privé sur trois ans, des comptes sociaux au bord de la faillite, 20 milliards de dette du Ruamm et des recettes fiscales en chute libre », un constat fait par les cadres du parti qui avaient appelé la presse, hier, pour s’exprimer et être les premiers à évoquer le sujet en termes de priorité du prochain Comité des signataires.

Le Premier ministre, Édouard Philippe, l’avait d’ailleurs très bien souligné lors de sa visite, le lendemain du référendum. « Il est vrai qu’en concentrant le travail entre les forces politiques et l’État sur les questions d’organisation des scrutins et plus généralement sur les questions institutionnelles, les enjeux économiques et sociaux ont été parfois placés au second plan de nos échanges, alors qu’ils constituent un des ressorts des accords de Matignon et de Nouméa », avait-il dit.

Une situation qui va se détériorer

Les représentants des Républicains calédoniens, sa présidente en tête, indiquent que la situation économique risque de s’aggraver fortement avec les perspectives d’un deuxième, puis d’un troisième référendum, « qui contribueront à une instabilité politique avec de possibles conséquences dramatiques sur l’économie et l’emploi » et rappelant au passage que le parti avait proposé que ces deux consultations soient remplacées par un droit permanent à l’autodétermination déclenché par les électeurs. Mais les récentes déclarations des responsables indépendantistes laissent entendre qu’ils ne renonceraient pas à l’organisation de ces référendums. « Nous en prenons acte et considérons que les Calédoniens décideront une nouvelle fois par une large majorité de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France », répondent les représentants des Républicains calédoniens en insistant sur le fait que si l’on ne fait rien, la situation économique et sociale va se détériorer au cours des quatre prochaines années. « C’est pour cette raison, et pour préserver les emplois, que nous souhaitons la mise en place d’un vaste plan de relance de l’économie calédonienne. »

Force de proposition

Alors que certains partis politiques ne lancent que des idées générales sur le sujet, que d’autres ne savent vraiment pas quoi faire faire en matière de relance économique et les troisièmes tentent de stopper l’hémorragie avec des rustines in extremis, les Républicains calédoniens travaillent sur le sujet depuis des mois et sont force de proposition. Sauf que la majorité au pouvoir préfère faire la sourde oreille et poursuivre sa gestion, convaincue que tout va bien dans le meilleur des mondes.

À l’approche du prochain Comité des signataires, les Républicains calédoniens demandent donc la mise en place d’un vaste plan de relance de l’économie calédonienne et en premier lieu, qu’il intègre dans le budget primitif 2019 un volet particulier d’actions sur le coût du travail, ainsi que des mesures de soutien aux entreprises. « Nous souhaitons également que les mots du Premier ministre prennent corps lors du prochain Comité des signataires à travers notamment un soutien fort de l’État, sous la forme d’une garantie d’emprunt et/ou d’une avance de trésorerie. »

Des chantiers pour l’emploi

D’ailleurs, les Républicains calédoniens détaillent leur demande. Cette garantie d’emprunt et/ou d’une avance de trésorerie permettrait en premier lieu de lancer de grands chantiers pour soutenir l’activité et l’emploi. « En collaboration avec les partenaires sociaux, nous identifierons plusieurs grands chantiers publics a n de relancer l’activité et générer des emplois. » Les représentants du parti proposent que soit notamment lancées la construction d’une deux fois deux voies jusqu’à Koné et la voie de contournement du Mont-Dore Sud. Les chantiers en matière de lutte contre l’insécurité, notamment la création de la prison du Nord, pourraient être accélérés, tout comme l’extension du port autonome destinée à améliorer l’accueil des croisiéristes.

Relance et transformation

Selon le parti, la frilosité actuelle des banques contribue au ralentissement de l’économie. Pour faciliter l’accès aux prêts et relancer l’investissement privé, « nous demandons donc à l’État, compétent en matière monétaire, d’agir en faveur de l’accès aux crédits notamment pour les petites et moyennes entreprises. Ce soutien pourrait se faire par le biais d’un fonds de garantie d’emprunt », proposent les Républicains.

Ce plan de relance doit également contribuer à préparer l’avenir économique de la Nouvelle-Calédonie et des Calédoniens. Pour cette raison, « nous souhaitons que l’État accompagne notre territoire vers une transformation de notre modèle de croissance à travers le soutien au développement de nouvelles filières telles que le numérique et le développement durable ». Pour le numérique, Les Républicains calédoniens évoquent qu’il faut accélérer le déploiement de la bre optique et engager la révolution numérique de la 5G et pour le développement durable, soutenir un projet d’énergies renouvelables d’importance dans le cadre de la construction de la centrale à gaz de la SLN et du barrage hydroélectrique de la Ouinné.

Ce plan de relance économique est pour Sonia Backes « vital pour la survie de nombreux emplois dans le secteur privé. Ces dernières années, l’économie a été mise à mal par la politique de récession menée par Calédonie ensemble. L’instabilité institutionnelle consécutive à l’organisation des deux prochains référendums pourrait ainsi avoir des conséquences économiques et sociales désastreuses si rien ne devait être fait ». Pour ces raisons, les Républicains calédoniens réitèrent leur demande, que le sujet de la relance économique et la mise en place d’un plan d’action soient abordés au prochain Comité des signataires.

C.S