Un outil pour diversifier les financements

L’Université de Nouvelle-Calédonie s’apprête à passer à la vitesse supérieure. Le pôle numérique, l’IUT et l’antenne de Koné sont trois des prochains défis que s’est fixé l’établissement. Mais pour se développer et poursuivre le financement de la recherche, l’UNC a besoin de recettes nouvelles. C’est toute l’idée de la fondation universitaire créée le 15 décembre.

L’enseignement coûte cher. C’est d’autant plus vrai que le niveau s’élève. Jusqu’à présent, le financement de l’université était couvert à plus de 99 % par les fonds publics et plus précisément ceux de l’État et des collectivités qui achètent des formations spécifiques. Leurs ressources sont loin de progresser. Pour l’université, il est donc difficile d’imaginer des financements supplémentaires, d’autant plus que l’État a déjà mis la main à la poche, notamment pour l’ouverture et le développement de l’IUT, ouvert en 2015.

En dehors de l’IUT, l’établissement universitaire a pourtant plein de projets dans les cartons. C’est le cas du pôle numérique et technologique dont la première pierre a été posée par Najat Vallaud- Belkacem, lors de sa visite fin octobre. C’est également le cas de l’ouverture de l’antenne de Koné, qui devrait accueillir prochainement ses premiers étudiants. Et c’est sans compter le développement de l’IUT, les nouvelles filières et les projets de recherche portés par l’École doctorale du Pacifique.

Mobiliser les fonds privés

Autant de dossiers qui nécessitent des financements très importants que le public n’a pas forcément les moyens d’assumer. C’est en partie pour répondre à cette problématique que l’université a décidé de créer la fondation universitaire, le 15 décembre. À l’instar des autres fondations, sa mission est de mobiliser des fonds auprès des entreprises, des particuliers, des organisations privées ou encore publiques. Les donateurs y trouvent un avantage fiscal au travers du dispositif de mécénat (60 % du don dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires), en dehors de l’intérêt qu’il peut y avoir à financer l’enseignement supérieur et la recherche.

La fondation s’est fixé plusieurs missions à commencer par favoriser l’innovation pédagogique, améliorer l’insertion professionnelle, accompagner les projets de recherche prometteurs, offrir des bourses de recherche ou encore soutenir la mobilité des étudiants. Ces missions, la fondation les travaillera au travers de plusieurs programmes comme celui sur l’innovation pédagogique qui a vocation à ouvrir des formations nouvelles basées sur le numérique. Le programme incubateur qui aura pour mission de soutenir financièrement la recherche ou encore aider au lancement de start-up.

Le problème de la pérennité des fonds

Énormément de missions qu’auront à gérer les douze membres du conseil d’administration composé de six représentants de l’établissement, trois personnes qualifiées de l’OPT, du gouvernement et de l’État et trois représentants des membres fondateurs (Atos-Bull, Bluescope Steel, D&S Legal et Skazy).

Si cet outil présente l’avantage de diversifier les sources de financement, il a néanmoins quelques inconvénients à commencer par celui de la pérennité des ressources. Si les privés y trouvent leur compte du point de vue fiscal, leur besoin d’optimisation dépasse rarement une année alors que ceux de l’enseignement supérieur sont plutôt à moyen, voire à long terme. L’autre écueil, qui peut toutefois se révéler être un avantage, est de faire entrer le privé dans les décisions relevant, en temps normaux, des équipes pédagogiques. Une présence qui peut constituer une passerelle entre le privé et le public et permettre ainsi une meilleure adéquation entre l’offre et les besoins de formation. D’un autre côté, la différence de temporalité dans laquelle s’inscrivent les actions publiques – à long terme – et privées – le plus souvent à court terme – pourrait conduire à des divergences d’intérêts.

M.D.

 

Contact : service communication de l’Université de Nouvelle-Calédonie, téléphone : 29 00 52 ou communication@univ-nc.nc.