Trois centrales solaires vont voir le jour

Le gouvernement vient de délivrer trois autorisations pour l’exploitation de trois centrales photovoltaïques. La première structure sera mise en service dès la fin de l’année et la plus grande offrira un tarif du kilowatt inférieur au coût de revient dès sa mise en service, une première pour la Calédonie.

Dans le cadre du schéma pour la transition énergétique, le gouvernement vient de prendre un arrêté autorisant le groupe Quadran Pacific et Enercal Energies Nouvelles d’exploiter trois centrales photovoltaïques à Témala, Boulouparis et l’île des Pins.
Si Enercal a déjà commencé à construire sa centrale à l’île Pins, Quadran devrait démarrer la construction des siennes, Hélio Boulouparis et Hélio Témala, sous peu. Stephan Sontheimer, directeur de Quadran Nouvelle-Calédonie, a indiqué que « si pour le moment nous avons le feu vert du gouvernement, reste l’agrément du contrat avec Enercal sur le prix de revente pour commencer la construction. Ce n’est plus qu’une question de délai administratif ». La centrale d’Enercal Energies Nouvelles entrera en service d’ici la fin de l’année alors que celles, bien plus importantes, de la société Quadran sont annoncées courant avril pour Hélio Témala et octobre pour Hélio Boulouparis.

La plus importante ferme de Calédonie

La future ferme photovoltaïque de Boulouparis constituera un véritable tournant pour le territoire, il s’agira de la plus grosse infrastructure jamais construite. Avec 43 000 panneaux solaires sur une surface de 20 hectares, la puissance électrique générée sera six fois plus élevée que celle de la centrale de Pouembout pour atteindre 12 000 kilowatts crête (puissance maximale aux heures où l’ensoleillement est le plus fort) soit l’équivalent de la consommation de 4 000 foyers par an. « Pour la première fois, nous allons dès la mise en service d’Hélio Boulouparis offrir un tarif de revente à Enercal en dessous du coût de revient. Il sera de 16,50 francs, soit plus de 18 % en dessous du prix de revient moyen de la production électrique locale. Nous sommes donc capables aujourd’hui de proposer des outils pertinents de production en matière de renouvelable », explique Stephan Sontheimer.

L’autre centrale de Quadran, Hélio Témala, comprendra 10 000 panneaux solaires sur trois hectares et produira 3 200 kWc. Ces deux infrastructures permettront de produire de l’énergie qui viendra en substitution de celle produite par la centrale de Népoui (84 % du temps), les turbines à combustion de Ducos (10 %) et la centrale de Prony (3 %). Plus important encore, elles vont limiter l’importation des combustibles fossiles sur une durée de 20 ans.

Le projet Enercal Energies Nouvelles

La centrale située à Mwiré à l’île des Pins en fait la première ferme photovoltaïque en milieu insulaire. D’une superficie de 2 500 m2, elle produira 250 kWc, soit 7 % de la production globale de l’île qui n’est assurée aujourd’hui que par la centrale thermique au diesel. Elle va permettre d’éviter de brûler 93 000 litres de gazole par an et d’émettre 254 tonnes de CO2. Le coût de production actuel sur les îles étant très élevé selon le gouvernement, ce projet devrait permettre de réduire rapidement le coût du système électrique.

L’’investissement pour ces trois centrales s’élève à trois milliards de francs pour le groupe Quadran et 92 millions pour Enercal Energies Nouvelles.

C.S

La production photovoltaïque

En Nouvelle-Calédonie, la production d’électricité pour la distribution publique, donc hors métallurgie, est assurée aujourd’hui à hauteur de 18 % par les énergies renouvelables (barrages, éoliennes) et par 1 % environ de photovoltaïque. Avec ces trois nouvelles fermes, la part d’énergie renouvelable va passer à 25 % et à 4 % pour la production d’électricité par des structures employant le solaire.

Vers un 100 % renouvelable ?

Selon une étude commandée et pilotée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), à l’horizon 2050, la France pourrait tirer la totalité de son électricité des ressources renouvelables, sans nucléaire. Le bouquet composé par l’étude se répartit entre 63 % d’éolien terrestre et maritime, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de thermique renouvelable.

Pour la Calédonie, le 100 % renouvelable serait également « possible et réalisable en combinant toutes les énergies et ce pour la consommation des ménages et des entreprises », selon Laurent Dubuisson, le directeur régional de Quadran Pacific.