Tontouta : une ré exion sur le transport

Chaque jour, près de 800 personnes se rendent sur la plateforme aéroportuaire de la Tontouta pour y travailler. Un ux qui n’est pas encadré et conduit la plupart des personnels à se rendre en voiture individuelle. La CCI, gestionnaire la plateforme, a décidé d’initier une démarche collective qui vise à mieux connaître ces déplacements et à les optimiser, dans un souci économique, mais aussi environnemental.

Le royaume du tout-voiture. C’est souvent l’image que la Calédonie renvoie, vue de l’extérieur. Il faut dire que les transports en commun restent embryonnaires et que les politiques publiques ont longtemps privilégié l’accession à la propriété d’un véhicule personnel au détriment du développement des transports alternatifs. Des initiatives ont toutefois été soutenues ces dernières années afin de promouvoir l’écomobilité.
La Chambre de commerce et d’industrie s’est engagée, dès 2015, dans cette démarche portée par des travaux du gouvernement et de l’Ademe. Elle a notamment été à l’initiative de séminaires, de réunions et de conférences en la matière pour les entreprises concernées par ces problématiques de développement durable.

Mutualiser pour moins polluer
Avec Tontouta Mouv’, le plan de déplacement interentreprises, la CCI et les onze autres établissements qui officient sur Tontouta s’engagent dans une voie innovante et c’est une première. Plusieurs plans de déplacement sont en cours, c’est le cas du Médipôle et de la province Sud, mais ils ne concernaient jusqu’à présent qu’une seule structure. Si Tontouta Mouv’ touche moins de personnels, la diversité des acteurs rend la tâche relativement complexe.
Au total, sur les 12 établissements, ce sont près de 800 personnes qui se rendent chaque jour à l’aéroport : 100 pour la CCI, 150 pour la base aérienne, 150 pour Aircalin, 175 pour Pacific Airport Engie, 90 pour Espace surveillance, 70 de la Direction de l’Aviation civile ou encore 40 pour la police aux frontières. L’ensemble des acteurs s’est engagé afin de rationaliser, mutualiser et faciliter les déplacements. Des déplacements nombreux qui interviennent à des horaires décalés et sont la source de pollution, faute de mutualisation des véhicules, de stress, de fatigue et de risques routiers.
Pour la CCI, cette démarche s’inscrit dans une période de transition dans le domaine des transports, avec la concrétisation du projet Néobus conjointement à la réorganisation des transports dans le Grand Nouméa, mais aussi la perspective, à moyen terme, d’autres projets structurants comme la poursuite de la 2 x 2 voies jusqu’à Tontouta.

Un plan d’action d’ici juillet 2018
La première phase consistera en un audit nancé à 70 % par le gouvernement et l’Ademe et à 30 % par la CCI pour moitié et pour l’autre moitié par les autres entreprises au prorata de leurs employés concernés. Cet état des lieux, réalisé par le cabinet Auclair-Dupont, assisté de Quid Novi pour la partie enquête auprès des salariés et des passagers, se déroulera entre juillet et septembre. Les cabinets Kamisphere et Auxilia, experts métropolitains dans le domaine de la mobilité, apporteront également leurs connaissances. Viendra ensuite le temps du diagnostic qui devrait être rendu d’ici le mois de décembre. Les experts disposeront ensuite de six mois pour établir un plan d’action qui devra être mis en œuvre à compter de juillet 2018. Le plan d’action prévoit, par exemple, de favoriser le covoiturage, la mutualisation des navettes, la mise à disposition des voitures électriques, des temps en mode doux, des formations à l’écoconduite.