Tarifs bancaires : la baisse est appliquée

Dans son dernier Observatoire des tarifs bancaires aux particuliers, l’IEOM, Institut d’émission d’outre-mer, confirme la baisse demandée par l’État en Nouvelle-Calédonie afin de se rapprocher de ceux de la Métropole. L’occasion de faire un point sur les prix pratiqués par les établissements bancaires de la place au 1er avril dernier.

Faute d’accord négocié avec les banques depuis 2014 sur la baisse des tarifs, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie avait décidé, par arrêté en janvier dernier, de faire diminuer trois tarifs bancaires de 25 % : les frais de tenue de compte (60 % plus élevés qu’en Métropole), d’abonnement à internet (15 fois plus onéreux) et ceux concernant la mise en place des autorisations de prélèvement (30 fois plus chers). Le texte imposait également le maintien de la gratuité pour 11 tarifs bancaires et du gel d’autres, déjà en place depuis 2016. Cette mesure du représentant de l’État avait d’ailleurs « contrarié » la Fédération bancaire française de Nouvelle- Calédonie, surprise par son côté unilatéral. Quatre mois après la publication du texte, les chiffres de l’IEOM le confirment : les directives ont bien été respectées. Toutes les banques, sauf la BCI, Banque calédonienne d’investissement, qui n’en applique pas, ont réduit de 25 % leurs frais de tenue de compte. BNP-Paribas, cependant, reste la banque la plus chère avec 3 852 francs par an, contre 1 648 francs à l’OPT, Office des postes et télécommunications.

Internet et autorisations aussi

L’abonnement permettant de gérer son compte via internet a aussi diminué. Ainsi, toutes les banques offrent une formule à distance à 261 francs par mois, excepté la BCI qui demande 283 francs. Si l’OPT ne facture pas la mise en place des autorisations de prélèvement, à la BCI, cette opération coûte 744 F par demande. La BNC, Banque de Nouvelle-Calédonie, la Société générale et BNP-Paribas oscillent entre 1 238 et 1 260 francs pour le même service.

Pour les produits gelés faisant partie aussi de l’arrêté et les services gratuits, toutes les banques les ont bien évidemment maintenus. Rappelons qu’ils concernent les paiements par virement bancaire en agence (le plus cher étant à la BCI, avec 236 francs par virement) et sur internet, la mise à disposition d’une carte de paiement (la BCI est la moins chère avec 3 570 F et la Société générale la plus chère avec 6 195 francs) et les retraits dans un distributeur autre que sa propre banque où les tarifs vont de 0 pour l’OPT à 137 francs pour la BNC.

11 services restent gratuits allant de l’ouverture d’un compte, à l’encaissement de chèques en CFP, à la consultation à distance, au retrait d’espèces dans son agence ou encore du retrait de chéquiers.

En résumé, lorsqu’on cumule l’ensemble des prestations visées par l’arrêté, la BCI est la banque la moins chère avec 5 028 F par an, suivie del’OPT avec 5164F. La BNC est à 10 076 F par an, suivie de BNP-Paribas avec 10 245 F et la Société générale avec 11 756 F.

Des frais parfois moins élevés qu’ailleurs

Si l’écart s’amenuise au fil des mois par rapport à la Métropole, ce qui est à noter quand même, c’est que les frais bancaires sont aujourd’hui moins élevés en Nouvelle-Calédonie qu’en Polynésie française ou à Wallis-et-Futuna.

En moyenne, les frais de tenue de compte sont ainsi de 2 166 francs par an en Nouvelle-Calédonie, contre 4 127 en Polynésie et 7 000 à Wallis-et- Futuna. Ils restent à 1 819 francs en Métropole. L’abonnement internet est de 267 francs par mois en moyenne en Nouvelle Calédonie, contre 266 en Polynésie, 943 francs à Wallis-et-Futuna et de seulement 23 francs en Métropole. La mise en place d’un prélèvement est de 823 francs en Nouvelle-Calédonie, gratuit en Polynésie, de 1 600 francs à Wallis et seulement de 31 francs en Métropole. Certains services sont pourtant moins chers dans les banques calédoniennes qu’ailleurs : les cartes de paiement international, les virements occasionnels externes, les commissions d’intervention et l’assurance perte ou vol des moyens de paiement.


Un comparateur officiel

L’IEOM établit l’Observatoire public des tarifs bancaires dans les collectivités d’outre-mer du Pacifique, conformément à la loi sur la régulation bancaire et financière (art. 81). La collecte et le traitement des données couvrent l’ensemble des établissements bancaires, à partir de leurs documents publics de tarification. Le présent observatoire porte sur les tarifs en vigueur au 1er avril 2017. Afin de permettre la comparaison avec les tarifs métropolitains, cet observatoire reprend également les dernières données publiées par le Comité consultatif du secteur financier pour la Métropole, c’est-à-dire les tarifs en vigueur au 5 janvier 2016.

C.Sch