Sonia Backes : « Le temps est désormais au rassemblement de notre famille »

À quelques jours du second tour, Sonia Backes était en meeting mercredi soir au Château Royal pour tenter de ressouder la droite calédonienne. L’occasion aussi d’une salve contre la politique socialisante du gouvernement Germain / Dunoyer, son rival du second tour.

Vous êtes qualifiée pour le second tour des élections législatives face au candidat de Calédonie ensemble, Philipe Dunoyer, quelles leçons tirez-vous de ce premier tour ?

Tout d’abord je tiens à remercier les Calédoniens qui m’ont fait confiance au premier tour de ces élections législatives. Cette confiance m’honore autant qu’elle m’engage. Je suis également satisfaite du score de la droite Républicaine, qui progresse sensiblement par rapport à 2012 et arrive très largement en tête dans la première circonscription. Cette élection a également été marquée par un taux d’abstention historique, pour lequel la classe politique calédonienne a sa part de responsabilité. Il est essentiel que nous prenions en compte le signal qui a été envoyé par les Calédoniens en nous rassemblant et en répondant mieux à leurs préoccupations quotidiennes.

Il y avait trois candidats qui se réclamaient du parti Les Républicains au premier tour, celui-ci devait servir de primaire pour vous départager. Maintenant que vous êtes arrivée en tête, comptez-vous rassembler la droite calédonienne ?

Nous partageons les mêmes valeurs avec Gaël Yanno et Bernard Deladrière. Ce qui a été démontré dans cette campagne où nous partagions, à quelques nuances près, le même projet. Je suis convaincue que le temps est désormais au rassemblement de notre famille politique. Ce rassemblement est essentiel pour préparer au mieux la sortie de l’Accord de Nouméa et le référendum de 2018. Nos sympathisants ont trop souffert de nos divisions, il est temps de mettre les egos ou les vieilles rancunes de côté, pour construire un projet pour la Nouvelle-Calédonie. L’enjeu est aujourd’hui beaucoup trop grand.

« Désormais les Calédoniens ont le choix entre deux modèles de société », avez- vous dit à l’issue du scrutin : une société d’inspiration socialisante, incarnée par Philippe Dunoyer, et un modèle plus libéral et plus favorable aux classes moyennes, pour lequel vous plaidez… Qu’en est-il exactement ?

Je crois que celui qui résume le mieux la politique menée par Calédonie ensemble ces dernières années, c’est un ancien président des États-Unis, Ronald Reagan, à travers une citation sur les socialistes : « Tout ce qui bouge, ils le taxent ; tout ce qui bouge encore, ils le réglementent ; et tout ce qui ne bouge plus, ils le subventionnent » Cette citation démontre à elle seule tout l’échec de la politique menée par le parti de Philippe Gomès ces trois dernières années.

Ils avaient promis aux Calédoniens de lutter contre la vie chère, finalement ils ont lutté contre le pouvoir d’achat en détruisant des milliers d’emplois et en augmentant de manière historique les taxes. Pour ma part, je souhaite que nous redonnions confiance aux entrepreneurs calédoniens en leur offrant de la visibilité institutionnelle, mais également économique. Cela passe par une préparation de la sortie de l’Accord et un coup d’arrêt au matraquage fiscal de ces dernières années.

Ce choix de société se retrouve-t-il également dans la politique de lutte contre la délinquance ?

Tout d’abord, je partage l’exaspération des Calédoniens face à l’explosion de la délinquance de ces dernières années. Aujourd’hui, presque tout le monde a été touché, plus ou moins directement ou indirectement, par un cambriolage, une incivilité ou une agression. Il faut que cela cesse et que la sécurité revienne dans nos quartiers. Je parle pour cela de volonté et de courage, car j’entends certains, notamment Calédonie ensemble, affirmer que prendre des mesures pour lutter contre l’insécurité revient à vouloir la guerre. Mais c’est tout le contraire ! C’est laisser perdurer ce laxisme qui risque d’entraîner une explosion, j’en suis absolument convaincue. Rétablir l’ordre pour tous en Nouvelle-Calédonie, c’est pour moi le meilleur moyen de préserver la paix et construire sereinement l’après-2018.

Si vous êtes élue, dans quel groupe siégerez-vous à l’Assemblée nationale ?

Je suis membre de la droite Républicaine depuis que je suis en âge de voter. Je suis présidente du groupe « LR » au Congrès de la Nouvelle- Calédonie. Je siégerai naturellement au sein du groupe des Républicains à l’Assemblée nationale. Néanmoins, je considère que pour l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie, notamment pour la sortie de l’Accord de Nouméa, nous devrons travailler en bonne intelligence avec le président de la République et le Premier ministre (qui est de notre famille politique) et ne pas être dans une opposition frontale.

Propos recueillis par M.Sp.

Plus de 700 personnes ont assisté au meeting de clôture de campagne de Sonia Backes, mercredi soir au Château Royal à Nouméa, parmi lesquelles Harold Martin, Grégoire Bernut, Simon Loueckhote ou Didier Leroux, mais aussi Alain Descombels, récent soutien à la candidate à la députation dans la 1ère circonscription. La candidate a fustigé l’attitude du Rassemblement qui semble vouloir soutenir les candidats de Calédonie ensemble et s’est livré à un long plaidoyer contre la politique économique et « socialisante » du gouvernement Germain/Dunoyer.