Sonia Backes tente la synthèse des loyalistes de droite face à Philippe Dunoyer

Dans la première circonscription, et en l’absence de candidat indépendantiste, le duel Backes/ Dunoyer s’apparente à un classique de la politique : un candidat comptable de la politique socialisante du gouvernement contre une candidate qui aimerait réaliser l’unité de la droite républicaine.

Dunoyer cherche alliés. – Arrivé en tête à l’issue du premier tour de scrutin avec 27,8 % des suffrages, Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble) mise sur la participation pour l’emporter dimanche. Il caresse aussi l’espoir d’embarquer avec lui quelques soutiens au Rassemblement. Son chef de file, Philippe Gomès, et Pierre Frogier partageant une vision similaire d’une sortie de l’Accord sans référendum couperet… Finalement, le Rassemblement de Pierre Frogier opterait pour le vote en faveur des candidats de Calédonie ensemble. Mais un tel scénario ne semble guère du goût de nombre de ses militants, abasourdis par ce choix… Et comme nul n’est propriétaire de ses voix…

La droite en face. – Face à lui, Sonia Backes est deuxième. Mais l’addition des voix républicaines dépasse cependant les 47 %, auxquels s’ajoutent les 6,75 % du FN, dont les instances nationales viennent d’appeler les électeurs frontistes à voter Backes. Auparavant, la benjamine de ce scrutin avait enregistré les soutiens du MRC de Philippe Blaise, une composante de l’UCF. Puis ceux d’Alain Descombels, « car Sonia Backes incarnerait le mieux, selon lui, les espérances de moralisation de la vie publique ».

L’union souhaitée des loyalistes. – Alors, parmi les enjeux de ce scrutin, il y a bien sûr l’avenir institutionnel et la garantie d’un référendum pour ou contre l’indépendance en 2018. « La multiplication des candidatures loyalistes, a sans doute contribué à la démobilisation des électeurs, dit Sonia Backes. Aussi, le second tour de ces élections législatives doit constituer la première étape d’un regroupement des forces loyalistes calédoniennes pour préparer sereinement et efficacement le référendum de 2018 et la sortie de l’Accord de Nouméa ».

Parlons vie quotidienne ! – En outre, et dans le contexte de vie chère, il y a fort à parier que les électeurs feront aussi le tri entre les options économiques que défendent les candidats, puisqu’ils en ont la possibilité. Des options connues et radicalement opposées, qui se sont moult fois heurtées en débats au Congrès.

Bilan chômage… – D’un côté, la politique dirigiste du gouvernement, réglementariste et qualifiée de « socialisante » par les acteurs économiques, et dont Philippe Dunoyer est comptable. Chacun en a mesuré les effets : ralentissement économique, hausse des prix et des impôts, faillites d’entreprises et fermetures de commerces, chômage à grande échelle.

Contre relance de la machine – De l’autre, une politique qu’incarne la droite représentée par Sonia Backes et qui prône un retour à l’esprit d’initiative des pionniers : moins de pression fiscale sur les entreprises et les particuliers, l’abandon des dogmes économiques hérités de l’ère Mitterrand et un coup de pouce réel au pouvoir d’achat des classes moyenne pour faire repartir la machine. Ceci pour l’économie. Mais le même contraste existe pour la lutte contre l’insécurité, l’école, la famille, la santé…

Choix de société. – La candidate des Républicains avait donc raison d’affirmer au soir du premier tour de scrutin que « deux modèles de société s’affrontent dans cette élection » : le choix sera dimanche dans les urnes.

M.Sp.