Rouler essence ou diesel ? La tendance s’est inversée

A man fills in his car's tank with diesel on March 4, 2013 at a petrol station pump in Paris. 60% of cars on French roads are diesel vehicles, due to increased fiscal incentives for this type of engine, which lost 7 billion to the state each year according to the French Court of Auditors. AFP PHOTO THOMAS SAMSON

Si la Nouvelle-Calédonie était l’un des derniers bastions privilégiant le diesel, aujourd’hui, ce sont les véhicules équipés de moteur essence qui ont la cote. Ce qui n’empêche pas d’économiser en réduisant sa consommation de carburant.

À l’échelle mondiale, le diesel est, depuis quelques années, dans la ligne de mire des gouvernements du fait de son classement comme cancérigène certain. La grande majorité des pays a rajouté des taxes concernant les véhicules utilisant ce combustible pour le bien de notre santé et notre environnement.

En Nouvelle-Calédonie, après avoir été très peu taxé, le diesel est désormais aussi la cible de la fiscalité. Une taxe pour financer le Néobus qui roulera… au diesel et une future taxe qui contribuera à financer la centrale à gaz de Doniambo, deux mesures du gouvernement qui sont bien loin des arguments sanitaires et suscitent l’indignation des associations environnementales et d’une grande partie de la population. Cependant, quoi qu’il en soit, le diesel sera au fil des ans plus taxé. De quoi y regarder à deux fois lors de l’achat de sa future voiture et les Calédoniens semblent l’avoir compris. La tendance, qui était d’acheter plus de véhicules roulant au diesel, s’est inversée, selon les chiffres publiés par l’Isee, Institut de la statistique et des études économiques, et la DITTT, Direction des infrastructures, de la topographie et des transports terrestres.

On roule plus à l’essence

« On roule de plus en plus avec des petites voitures à essence qu’auparavant, mais les pick-up diesel sont encore très présents sur nos routes », constate Nicolas, commercial dans une concession automobile de la place. Il y a plusieurs explications à ce phénomène, comme l’indique Benoît, responsable commercial d’un spécialiste 4 x 4 : « Les Calédoniens ont bien compris qu’il fallait faire beaucoup de kilomètres, plus de 25 000 par an, pour qu’un diesel soit plus rentable qu’un véhicule essence. Les véhicules essence sont plus propres et plus économiques, donc en temps de crise, on les préfère à l’achat. Mais l’offre en pick-up essence est très faible, alors que c’est le véhicule le plus demandé en Calédonie. C’est donc pour cette raison que l’on roule encore avec autant de voitures diesel. » Malgré cette spécificité d’utilisation des 4 x 4, les chi res de la DITTT et de l’Isee démontrent qu’il a eu un changement de comportement. Aujourd’hui, les véhicules essence sont passés devant les diesel (voir encadré). On achète plus de véhicules équipés d’un moteur essence par rapport à ceux équipés d’une motorisation au gasoil (+20 %).

Réduire sa consommation

Selon l’Isee, les Calédoniens consomment en moyenne 17 100 F de carburant par mois. Si l’on reporte ce chiffre sur une année, le budget est de 205 200 F, soit à peu près la valeur du salaire médian en Nouvelle-Calédonie. Mais on peut facilement réduire la facture !

Selon les spécialistes de l’automobile, en appliquant certaines techniques de conduite, il est possible d’économiser de 20 à 40 % de carburant, ce qui n’est pas négligeable.

En premier lieu, accélérer de manière souple et progressive, changer de rapport de vitesse dès que possible sans faire rugir le moteur et éviter les sous-régimes pour éviter que le moteur ne s’essouffle.

Trouver le bon régime de conduite, dans les 2 500 tr/min en moyenne, et anticiper le freinage pour éviter d’avoir à freiner brusquement et de devoir ré-accélérer ensuite plus lourdement.

Rouler moins vite : en passant de 110 à 100 km/h, on économise jusqu’à 20 % de carburant. Important, l’état de la voiture compte également : avec des pneus bien gon és et de qualité, on consommera jusqu’à 10 % de moins. Les révisions à jour assurent au moteur une bonne huile et des bougies en bon état, donc moins de frottements et à la clé, des économies. En Nouvelle-Calédonie plus qu’ailleurs, il est important de réduire la climatisation. En ville, cette dernière consomme 31 % d’essence et 35 % de diesel en plus (contre 16 % essence et 20 % diesel sur un long trajet). Il vaut mieux baisser les vitres pour des trajets courts lorsque la chaleur n’est pas trop intense. À noter cependant que pour des vitesses supérieures à 60 km/h, il est souvent plus économique d’utiliser la climatisation que de laisser les vitres ouvertes.

Il faut savoir que tout accessoire extérieur tel que rollbar, bullbar, barres de toit, protections latérales, bref tout ce qui diminue l’aérodynamisme augmentera automatiquement la consommation de carburant.

Enfin, même si ce n’est pas très tendance en Nouvelle-Calédonie, on peut toujours faire appel au transport en commun ou au covoiturage…


Évolution par type de motorisation entre 2011 et 2017

Nombre de véhicules neufs vendus :

11 755 en 2011 et 8 518 en 2017 dont :

• Essence : 5 592 en 2011 (soit 47,5 % du marché de l’automobile) et 4 849 en 2017 (59,9 %)

• Diesel : 6 158 en 2011 (52,3 %) et 3 484 en 2017 (40,9%)

• Voitures hybrides ou électriques : 0 en 2011, 3 en 2012, 16 en 2015, 104 en 2016 et 185 en 2017.

C.S