Renouvellement des élus de la Chambre d’agriculture

La liste comprend onze professionnels : Glenn BILLIET, maraîcher à Pouembout et Poya, Christophe CHIARA, apiculteur à Koumac, France DEBIEN (Poupoune) éleveur à Voh, Emmanuel LOUISY-GABRIEL, éleveur à Voh, Fernand MARTIN, maraîcher et éleveur à Ouégoa, Mariana MATI, éleveur de porcs à Kouaoua, Benoist SAURAY, maraîcher à Pouembout, Cyrielle BERTHOLOME, responsable du Gite du Koniambo à Voh (tourisme rural), Bernadette CHEVAILLIER, horticultrice à Voh et Dumbéa (spécialisée dans la production de plantes endémiques de forêt sèche et littoral), Georgina NÉAOUTYINE, horticultrice à Poindimié, Gaël CARON, association Arbofruits.

Le 12 décembre, les 2 300 électeurs de la Chambre d’agriculture sont appelés à voter pour renouveler les 35 membres de l’assemblée générale. Nous avons rencontrés Bernardette Chevaillier, sur la liste Agriculture Pacifique qui se présente en province Nord.

Le calendrier électoral est décidément bien chargé. Depuis l’année dernière, les élections se succèdent sans forcément se ressembler. Cette fois, c’est au tour de la Chambre d’agriculture de renouveler les élus de son assemblée générale. Les 2 300 électeurs répartis en trois collèges sont attendus le 12 décembre pour désigner des listes dans chacune des trois provinces. Les collèges comprennent les exploitants eux-mêmes, les petits exploitants ruraux et les structures coopératives, ainsi que les coopératives, les associations et les syndicats agricoles. Au total, la province Sud aura 17 sièges, le Nord 7 et 3 élus viendront siéger à l’assemblée pour la province des Îles.

Présidée depuis onze ans par Gérard Pasco, éleveur bien connu des Calédoniens installé à Tontouta, la Chambre a des multiples missions qui consistent principalement à accompagner les agriculteurs dans leur développement aussi bien que leur installation. Des aides qui prennent différentes formes, aussi bien financières que techniques.

Reconnaître le monde agricole dans toute sa diversité

Nous avons rencontrés la liste Agriculture Pacifique qui se présente en province Nord et souhaite faire entendre un son de cloche un peu différent. Tout est parti du constat « qu’il y a parfois des décalages entre le terrain et les politiques, estime Bernadette Chevaillier, horticultrice sur Voh. Les orientations prises ne répondent pas toujours aux besoins ». Pour la liste, il est urgent de prendre en compte l’ensemble des producteurs et pas seulement les plus importants.

Comme l’a montré une étude de l’Institut agronomique néo-calédonien, l’agriculture rurale et familiale a un poids considérable alors que cette catégorie de producteurs est très peu reconnue. Leurs problématiques, et notamment leurs difficultés d’accès aux marchés, ne sont pas ou peu prises en compte. Agriculture Pacifique estime que si les grandes exploitations doivent être soutenues, c’est aussi le cas des plus petites et des plus isolées.

La problématique de l’eau

La liste qui se présente en province Nord n’est pas directement concernée par la politique agricole mise en place en province Sud en 2016 et ses représentants pointent la nécessité de mettre en cohérence les politiques des trois provinces. Qu’à l’heure où l’on cherche à tendre vers l’autosuffisance alimentaire, le pays parle d’une seule voix. D’autant plus que de nombreux problèmes sont communs à l’ensemble des territoires, à l’instar du foncier, dossier sur lequel Bernadette Chevaillier pense que l’on peut aller plus loin en étant plus imaginatif. De façon générale, les politiques publiques importées ont besoin d’être adaptées davantage à la Nouvelle-Calédonie. C’est vrai pour le foncier, mais ça l’est aussi pour le statut des structures, la création d’une retraite ou encore la reconnaissance du travail des conjoints. Ces deux derniers dossiers étant un minimum pour reconnaître l’importance et la place du monde agricole dans la société calédonienne, notamment dans le cadre de l’aménagement du territoire et afin de permettre aux Calédoniens de vivre sur leurs terres.

Si la boîte à idées de la liste est pleine avec, par exemple la création d’un label visant à valoriser la production haut de gamme, il y a un sujet qui la préoccupe par dessus tout. Pour Agriculture Pacifique, l’eau est un enjeu central et le monde agricole a vocation à assurer la préservation de la ressource. Pour ça, il faut protéger les captages, mais surtout reboiser. Sans arbres, l’eau ne s’infiltre plus dans les nappes, les terres s’appauvrissent et les ressources sont plus fréquemment polluées. Pour Bernadette Chevaillier, il est donc essentiel de procéder à un reboisement massif et de mettre en place des retenues collinaires. En résumé, Agriculture Pacifique « souhaite défendre une agriculture respectueuse de la nature et au service des Calédoniens ».