Réchauffement global : focus sur l’Océanie

Du sommet France-Océanie en passant par la COP21, la Nouvelle-Calédonie et une partie de ses élus se sont déplacés à Paris pour figurer en bonne place dans les discussions qui vont s’engager sur l’avenir de la planète avec un focus tout particulier sur l’Océanie, premier continent impacté par le réchauffement climatique. Que peut attendre le Caillou de ces deux rendez-vous qui dépassent, et de loin, les préoccupations et les petites querelles politiques locales du moment ? 

Le 4e Sommet France-Océanie se tient en cette fin de semaine, en amont de la COP21. Dans l’esprit comme dans la forme, ce sommet se veut être une véritable préparation à la grande conférence sur le climat. Il doit en conséquence permettre aux États et aux territoires du Pacifique de mieux faire entendre leur voix sur la question du changement climatique.

Une préparation à la conférence sur le climat

On se souviendra que le premier Sommet France-Océanie avait été réuni à l’initiative de Jacques Chirac, à Papeete en 2003. Dès l’origine, l’objectif était de renforcer les échanges et la coopération régionale. La question du développement durable avait aussi fait partie des discussions. Deux autres sommets ont ensuite eu lieu en 2006 à Paris et en 2009 à Nouméa, où le réchauffement climatique avait déjà figuré au centre des débats mais sans grandes conséquences immédiates, si ce n’est des constats.

Outre Philippe Germain, président du gouvernement, et Anthony Lecren, en charge du développement durable, les parlementaires, qui ont de longue date dit tout l’intérêt qu’il y avait à organiser ce sommet, participeront aussi aux différents entretiens et rencontres au même titre que le président du Congrès, des représentants du Sénat coutumier et de la société civile.

Il y a quelques semaines encore, le thème majeur et presque unique de ce sommet France-Océanie consistait à envisager la poursuite du développement de notre grande région au regard des conséquences déjà bien réelles du réchauffement climatique. Mais aujourd’hui, après les attentats de Paris et en raison de la menace grandissante à l’échelle planétaire de voir se généraliser les actes terroristes, les discussions vont prendre une tournure plus sécuritaire.

Echanges politiques et économiques

À ce titre, le renforcement des échanges politiques et économiques entre les pays et territoires membres ou observateurs du Forum des îles apparaît comme une nécessité. Immense zone de transit et d’échange, l’Océanie ne peut plus être désormais envisagée sans prendre en considération cette nouvelle réalité.

Or, si sur le papier et dans les salons feutrés de la diplomatie internationale tous les acteurs régionaux conviennent de la nécessité d’une collaboration renforcée et d’une plus grande intégration de la Nouvelle-Calédonie, dans les faits, leur mise en oeuvre rencontre encore bien des écueils. La pierre d’achoppement est manifestement politique et l’accession de la Nouvelle-Calédonie en tant que membre de plein droit au Forum des Îles comme du Groupe du fer de lance mélanésien trouve encore des oppositions à Nouméa comme dans quelques capitales régionales.

En revanche, et dans la droite ligne des nombreux échanges initiés depuis plusieurs années déjà par Anthony Lecren, une coopération a été initiée sur les questions climatiques et les premiers projets éco- responsables de développement économique ont été lancés. Mais cette prise de conscience se heurte évidemment à différentes réalités bien tangibles. La COP21, qui se tiendra à Paris à partir de lundi, permettra-t-elle d’aborder avec pragmatisme la diversité des problématiques régionales ?

Bien difficile, en effet, de concilier les légitimes revendications d’un territoire comme Tuvalu, immédiatement menacé par la montée du niveau des océans, et celles de la Nouvelle-Calédonie, de l’Australie ou de la Papouasie Nouvelle- Guinée dont les projets de développement liés à l’extraction et à l’exploitation de ressources minières et minérales sont générateurs de gaz à effet de serre. Mais même en cas d’échec global, le sommet du climat de Paris ne pourra éluder la question.

C.V.