Ouvéa se souvient

L’île d’Ouvéa commémore le trentième anniversaire des évènements de 1988. Autorités de l’État, représentants des institutions locales, de la gendarmerie, Comités du 22 avril et du 5 mai et de très nombreuses familles ont assisté, le 22 avril, au dépôt de gerbe à la gendarmerie de Fayaoué, suivi d’une coutume et d’une messe. Des hommages, expositions et débats sont organisés jusqu’au 5 mai, à Gossanah en particulier, avec la commémoration devant le mémorial des 19, devant lequel Emmanuel Macron devrait s’incliner… Des cérémonies ont également eu lieu à Dumbéa, La Foa et Nouméa.

Le 22 avril dans le cadre d’un boycott des élections pour l’instauration d’un nouveau statut, un commando d’indépendantistes armés avait attaqué la brigade de Fayaoué avec pour conséquence quatre morts et trois blessés chez les indépendantistes. Sur 27 fonctionnaires désarmés, un groupe de seize gendarmes est emmené dans une grotte près de la tribu de Gossanah. Ils y resteront durant deux semaines – entre les deux tours de l’élection présidentielle (24 avril et 8 mai). Des négociations seront menées en vain, jusqu’à l’assaut du 5 mai, au matin, par 80 militaires qui s’est soldé par la mort de 19 militants kanak dont un « porteur de thé », un adjudant du 11e Choc, unité parachutiste d’élite, et un parachutiste.