Onze membres élus dans un gouvernement sans président

Sans la moindre surprise, les élus du Congrès ont élu ce jeudi matin les onze membres du XVe gouvernement de la Nouvelle-Calédonie : trois nouveaux et huit reconduits pour un nouveau mandat.  Sans plus de surprise, ni président, ni vice-président du gouvernement n’ont été élus aujourd’hui, puisque les plateformistes ne sont pas majoritaires et refusent tout dialogue.

Quatre listes étaient en présence chacune déposée par un des quatre groupes politiques de l’assemblée du boulevard Vauban.

Philippe Germain, Cynthia Ligeard, Hélène Iekawé, Bernard Deladrière et Nicolas Metzdorf ont été élus au titre de l’intergroupe, plus connu sous le nom de plateforme Calédonie ensemble – Rassemblement – MPC – Les Républicains – Tous Calédoniens, présidé par Philippe Michel.

Christopher Gyges a été élu pour le groupe Les Républicains calédoniens, que préside Sonia Backes. Total : six élus non-indépendantistes, comme prévu.

Du côté des indépendantistes : cinq élus. Gilbert Tyuiénon, Jean-Louis d’Anglebermes, Didier Poidyaliwane ont été élus pour le groupe UC – FLNKS et Nationalistes, que préside Roch Wamytan.

Enfin, Déwé Gorodey et Valentine Eurisouké ont été élues pour le groupe UNI, que préside Louis Mapou.

Christopher Gygès, Nicolas Metzdorf et Didier Poidyaliwane font leur entrée dans l’Exécutif calédonien. Isabelle Champmoreau, Anthony Lecren en sortent. Tout comme Philippe Dunoyer, touché, lui, par la loi sur le cumul des mandats. Fin du premier épisode.

Deuxième épisode rue des Artifices

Ce deuxième épisode était, lui aussi, écrit. À 11 heures, les nouveaux et anciens élus se sont retrouvés dans les locaux du gouvernement pour procéder à l’élection du président et du vice-président de l’institution, sous la houlette du représentant de l’État. Une réunion, qui s’est tenue au 1er étage de l’immeuble de la rue des Artifices, dans la salle des délibérations du gouvernement, et n’a duré que six minutes, très précisément.

Seul candidat au nom de la plateforme : Philippe Germain, qui briguait sa propre succession. Ironie du sort et assez cruelle : c’est Cynthia Ligeard, qui avait été éjectée de la présidence par Philippe Germain qui a dû présenter la candidature de Germain cette fois ! Ce dernier a recueilli les cinq voix de son intergroupe, pas une de plus.

Comme prévu encore, Christopher Gygès s’est abstenu, invitant les plateformistes à « discuter » d’un « infléchissement et des orientations » de leur politique et renouvelant « l’offre d’union sacrée, proposée par Sonia Backes et les Républicains calédoniens », il y a un mois déjà.

Les indépendantistes, ayant dit par avance « qu’ils ne joueraient pas les pompiers de la droite locale comme précédemment », se sont abstenus. Bref, il était inutile de prolonger l’exercice.

Alors, concrètement, que se passe-t-il à compter de maintenant ? Jusqu’à la prochaine convocation des membres du gouvernement par le haut-commissaire pour un nouveau tour de scrutin, c’est le président sortant, à savoir Philippe Germain, qui « gère les affaires courantes ». Sans plus.

Concrètement aussi, tous les Calédoniens ont compris que les plateformistes n’étaient pas majoritaires. Que sans la voix de Christopher Gygès, des Républicains calédoniens, aucun président ne pourra être élu. Et que la seule manière d’en sortir pour Calédonie ensemble et ses alliés est d’accepter de discuter avec les autres loyalistes, comme le demandait Sonia Backes et son groupe depuis les législatives. CQFD.

M.Sp.