« Nous sommes entrain de bâtir une force politique centrale. »

Suite au référendum, Sonia Backes, la présidente des Républicains calédoniens, appelle à davantage de mobilisation et d’unité pour affronter les problématiques économiques et les prochaines échéances électorales.

La présidente des Républicains calédoniens tape du poing sur la table en affirmant plus que jamais aux Calédoniens que c’est bien le « non » qui l’a emporté au référendum du 4 novembre, malgré toute la campagne médiatique et psychologique qui est menée par le camp indépendantiste depuis.

Si le taux de participation était satisfaisant et le résultat « sans appel » pour Sonia Backes, elle rappelle que l’écart de voix entre partisans de l’indépendance et ceux de la France est plus que significatif. « Même si je sais que les Calédoniens espéraient un résultat plus large a n de garantir dans le long terme le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, nous avons gagné et c’est incontestable ! » Et de préciser dans ce sens : « Arrachant naguère, avec le concours d’alliés de circonstances, l’exclusion de la liste référendaire de près de 35 000 de nos compatriotes, obtenant l’inscription automatique de l’ensemble des personnes de statut coutumier, les indépendantistes ont su faire le plein de leurs voix, mais sans pour autant réussir à convaincre au-delà du seul monde kanak. » La présidente du mouvement en profite pour rendre hommage aux Mélanésiens, près de 20 %, « dont beaucoup nous accompagnent et qui, contre toutes les pressions, ont fait le choix de la France, garantissant ainsi un meilleur avenir à leurs enfants ».

Mobilisation et unité

Deux mots qui ont toujours résonné pour Sonia Backes, mais qui aujourd’hui trouvent encore plus leur sens : c’est ce qu’elle tient à dire aux Calédoniens. Pour la présidente du parti, il faut se mobiliser parce que la campagne menée par les nationalistes aura laissé des traces. Dans le Grand Nouméa, plus de 15 % des électeurs ne se sont pas déplacés, « beaucoup pensant le résultat plié », explique l’élue. Uniquement sur Nouméa, plus de 10 000 personnes inscrites sur la liste référendaire ont préféré l’abstention (soit 20 %). « Il nous faudra aller à leur rencontre ». Se mobiliser aussi, dit-elle, parce que sur les Îles, « 40 % des électeurs ne se sont pas déplacés. Or, s’agissant des Loyauté, jamais les non-indépendantistes n’y ont engrangé autant de voix pour la France, ce qui est un évident signe d’encouragement pour notre camp. Il ne faudra pas les abandonner. C’est pour ces raisons que j’ai lancé dès le lendemain du scrutin un appel à l’union des forces loyalistes. Avec eux, nous plaidons pour la n de gel du corps électoral ».

Gel du corps électoral

Sur cette question du gel du corps électoral, malgré les dires des indépendantistes et leurs alliés nationalistes, Sonia Backes affirme qu’il ne peut être que transitoire, tant en vertu des traités internationaux, du verdict de la Cour européenne des droits de l’homme, que de l’intérêt général du territoire et de sa population, car on ne construit rien de pérenne sur l’exclusion. « Avec tous les loyalistes, nous voulons éviter les deuxième et troisième référendums qui auront, vous le percevez tous, un impact terrible sur notre développement économique déjà mis à mal par quatre ans de gestion délétère et de hausse de la fiscalité. » Et donc de préciser : « C’est unis, que notre voix aura le plus d’impact et de force. Déjà certains nous ont rejoints. À l’aube des prochaines élections, malgré les velléités personnelles et l’attachement aux vieilles chapelles, les Républicains calédoniens continueront donc à tendre la main à leurs compagnons loyalistes en espérant que le bon sens triomphera et que l’esprit de renouvellement l’emportera. »

Comité des signataires

Alors que le parti avait, au lendemain du référendum, demandé que le prochain Comité des signataires se tienne à Nouméa, indiquant au passage que « payés par vos impôts, les élus nationalistes et indépendantistes découvrent en effet épisodiquement leur attachement à la mère patrie en estimant que les discussions entre les partenaires des accords sont plus faciles loin du territoire et surtout des yeux et des oreilles des Calédoniens qui les ont pourtant placés là où ils sont », Sonia Backes tient à dire aux Calédoniens que « forts de leur représentativité, les Républicains calédoniens se montreront ouverts aux discussions de ce Comité des signataires, respectueux des convictions de chacun, mais fermes dans leurs positions, les indépendantistes ayant perdu démocratiquement un scrutin pourtant largement arrangé en leur faveur ».

Les vraies problématiques

Mais la priorité aujourd’hui, ce sont les problématiques économiques pour Sonia Backes. L’élue indique que ces quatre prochaines années, les indépendantistes « veulent nous entraîner dans un tunnel. Un tunnel fait de dogmes, de campagnes et de scrutins référendaires pour nous empêcher de nous occuper des vraies problématiques dont souffrent les Calédoniens : la réglementation à outrance qui entrave la liberté du commerce, la lutte contre les monopoles qui participent à la vie chère,l’injustice de la clé de répartition qui prive la province Sud des moyens nécessaires à son développement social et économique, le matraquage fiscal qui ne sert qu’à financer des puits sans fonds et tant d’autres sujets encore. ». Ainsi, la présidente des Républicains calédoniens appelle plus que jamais à l’unité et la mobilisation.

Une force politique centrale

La responsable du parti loyaliste demande à tous les Calédoniens de franchir ensemble les étapes qui les attendent, « Les unes après les autres, avec méthode et détermination. Après des années de renoncements, de concessions unilatérales et de petits arrangements politiciens, l’heure de la clarté et du courage est venue ». Et d’avancer : « Nous sommes en train de bâtir une force politique centrale qui s’appuie sur la diversité de la société calédonienne, le dynamisme de notre jeunesse, l’expérience de nos anciens et les compétences de tous ceux qui travaillent et font avancer notre société. » Sonia Backes terminant avec détermination par : « Et n’ayez pas peur, car rien ne pourra nous arrêter, rien ne pourra entamer ma volonté de construire avec vous un avenir durable, plus serein, plus juste et plus prospère. »

C.S