La France, et pas n’importe laquelle, celle de Didier Deschamps, Antoine Griezmann, Hugo Lloris, Paul Pogba, Olivier Giroud, Olivier Varane ou N’Golo Kanté, est en finale de la Coupe du Monde. Les Bleus l’ont emporté 1-0 face à la Belgique grâce à un but de Samuel Umtiti à la 51e minute de jeu. On y croyait, ils l’on fait. On redoutait l’attaque des Belges, mais la défense française a eu le dernier mot !
Après 1998 et 2006, la France a gagné, hier matin, sa place en finale de la Coupe du monde en dominant la Belgique. Vingt ans après avoir soulevé le trophée à la maison, c’est à Moscou, lundi à 2 heures du matin, heure de Nouméa, que Didier Deschamps et ses joueurs tenteront d’aller chercher le Graal. Ce sera face à l’Angleterre ou la Croatie, un match, qui a l’heure où nous écrivons ces lignes n’a pas encore débuté (voir encadré). Mais avant d’y penser, les Bleus savourent leur victoire sur les Diables rouges et ils le méritent. Cette équipe de France a su montrer sa supériorité sur des Belges qui n’avait pas perdu de match depuis 24 rencontres, la dernière défaite remontant au 1er septembre 2016 face à l’Espagne (0-1).
Le défilé du match
Dès les premières actions, Kylian Mbappé a donné le ton à des années-lumière du match contre l’Uruguay. Une accélération et des défenseurs pris de vitesse. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir les Belges, le couteau entre les dents, répondre.
Chaque fois qu’elles en ont eu l’occasion, les deux équipes se sont engouffrées dans les rares espaces laissés par l’adversaire. Lors de la première période, les occasions ont été là et dans les deux camps, les Bleus souffrant, mais tenant bon avec une très belle défense et un superbe Hugo Lloris, monstrueux, dans les cages. Même si les Français ont répliqué, il a fallu attendre le début de la deuxième période pour voir l’unique but de la rencontre arriver. Un superbe but qui a lancé véritablement le match sur un corner de Griezmann, Umtiti jaillissant au premier poteau et inscrivant de la tête, à la 51e minute. Mbappé ou Fellaini ont continué de maintenir la pression avec de belles occasions, les deux équipes se rendant coup pour coup, pour la plus grande joie des 64 286 supporters présents dans le stade, tout comme les millions de téléspectateurs devant leur télévision. Chaque équipe a durant les 20 dernières minutes poussé au maximum ses attaquants tout en maintenant ses défenseurs, faisant bouger ses milieux, en se rendant la pareille, la tension ne retombant qu’au coup de sifflet final.
Une équipe qui a su s’adapter
La France a poussé un grand ouf de soulagement à la fin du match devant des Belges qui n’ont cessé d’attaquer. Les Bleus ont su faire corps pendant 90 minutes pour ne pas céder, ne rien lâcher et il faut le reconnaître, face à la meilleure attaque de la compétition. Après une première période difficile où ils ont su tenir bon, c’est en resserrant bloc et en s’adaptant au jeu de leurs adversaires dans toutes les phases du match qu’ils l’emportent. Une belle récompense pour l’équipe de Didier Deschamps, qui a su en tacticien diriger ses hommes dans cette rencontre. Des Bleus qui en six matchs disputés depuis le début de la compétition en ont terminé quatre sans prendre un but. Côté joueurs, on retiendra bien évidemment la prestation de Hugo Lloris, qui dans ses cages a su repousser les tirs belges, un axe central Varane-Umtiti, impressionnant, et même s’il n’a pas marqué, un Mbappé qui a fait très mal aux Diables rouges, les obligeant à l’encercler en permanence.
Après la joie, la finale
Les joueurs de l’équipe de France ont quitté le terrain le sourire aux lèvres, point d’éclatement de joie, ils ont gardé leur émotion pour le vestiaire. Une émotion contenue, car pour eux, le match qui comptera sera le prochain. Selon l’AFP, Olivier Giroud a déclaré : « Je ne sais pas si j’arrive à réaliser. C’est un rêve d’enfant. On a un groupe exceptionnel, on regarde tous vers l’avant. Mais c’est à la finale qu’il faut penser. » Même son de cloche pour Samuel Umtiti : « Vu qu’on enchaîne, on ne réalise pas que c’était une demie. Il reste encore un match pour faire quelque chose de très grand ». « On ressent de la joie, de la fierté », a déclaré le discret N’Golo Kanté. « On voulait atteindre cette finale, maintenant il faut se concentrer sur ce dernier match. Le plus important, ça sera la victoire finale, c’est ça qu’il faudra ». Kylian Mbappé s’est dit de son côté : « super fier. Maintenant il nous reste un match. On va tout donner. Gagner une Coupe du monde à 19 ans, ça aurait de la gueule ? Même à 40 ans, ça a toujours de la gueule. » Enfin Didier Deschamps, qui peut de nouveau soulever le trophée, mais cette fois en tant qu’entraîneur était, lui, très ému : « Qui l’eut cru qu’on serait en finale de la Coupe du monde ? À part vous, les journalistes (rires). Il faut savourer, apprécier. On a cinq jours. On va passer 48 heures à partager ce bonheur avec nos familles. Après, on basculera pour tout faire pour être du bon côté cette fois-ci. »
Des scènes de liesse en France
Alors que les Calédoniens ont klaxonné en se rendant au travail, en Métropole, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour fêter l’événement comme sur les Champs-Élysées, à Paris. Des scènes de liesse identiques ont eu lieu dans plusieurs grandes villes. Des tensions sont apparues un peu plus tard dans la nuit à Paris où des jeunes ont lancé des bouteilles sur les forces de l’ordre. À Nice, un mouvement de foule a fait une trentaine de blessés en raison de quelques pétards. Plusieurs dizaines de pompiers ont été mobilisés. Mais en général, la fête était au rendez- vous, ce qui promet pour la finale si la France remporte une deuxième étoile.
Olivier Giroud a d’ailleurs donné rendez-vous aux Français. « On ne va rien lâcher jusqu’au bout et on va les rendre ers de nous. On va se remettre au boulot, on veut finir le boulot. Je donne rendez-vous à tous les Français sur les Champs le 16 juillet ». Le rendez-vous est pris !
La réaction de Belges
Chez les Belges, c’est la soupe à la grimace. Surtout chez Thibaut Courtois. Au micro de beIN Sports, le portier des Diables rouges n’a pas pu cacher son amertume : « Je ne dirais pas que l’équipe en face était meilleure que nous. Ils ont défendu à 11 à 35 mètres du but, ils ont fait ça tout au long du tournoi. Comme contre l’Uruguay avec un but sur coup franc et aujourd’hui un but sur corner, c’est dommage. Notre force c’est le foot et eux, c’est la défense. » Pour Vincent Kompany : « On ne perd pas contre une équipe qui nous a rendu le match dfficile. La France n’était pas meilleure que nous. On saura que le gagnant du Mondial n’était pas une meilleure équipe que la nôtre », a-t-il déclaré au micro de la RTBF. Quant à Eden Hazard, plus fair-play : « Je suis un peu déçu, mais super content de ce qu’on a fait sur cette Coupe du monde. On a peut-être été la plus belle équipe, on tombe contre une équipe qui ne pratique pas le plus beau jeu, mais très solide. Lloris a fait un très bel arrêt. C’était un match costaud, ça s’est joué sur des détails. Les Français ont une chance de pouvoir gagner une deuxième Coupe du Monde, ce serait bien pour eux. »
La France en impose et les chiffres parlent d’eux-mêmes !
3 : La France est en finale de la Coupe du monde pour la troisième fois de son histoire après 1998 et 2006. Seules quatre nations ont fait mieux : l’Allemagne (8), le Brésil (7), l’Italie (6) et l’Argentine (5).
3/6 : La France va disputer sa troisième finale de Coupe du monde sur les 6 dernières éditions (1998, 2006 et 2018), meilleur total pour une nation sur cette période.
3/3 : La France s’est qualifiée lors de chacune de ses trois dernières demi- nales en Coupe du monde (1998, 2006 et 2018), après avoir été éliminée lors de chacune des trois premières (1958, 1982 et 1986).
2 : La France enchaîne deux finales de tournois majeurs consécutivement (Euro 2016 et Coupe du monde 2018) pour la deuxième fois de son histoire après la Coupe du monde 1998 et l’Euro 2000.
2 : Didier Deschamps est le premier entraîneur de l’histoire de l’équipe de France à atteindre la finale de deux tournois majeurs (Euro 2016 et Coupe du monde 2018).
4 : Didier Deschamps est le quatrième entraîneur à se quali er pour la nale de la Coupe du monde après l’avoir disputée en tant que joueur, après Mario Zagallo (joueur en 1958 et 1962, entraîneur en 1970 et 1998), Franz Beckenbauer (1966 et 1974, puis 1986 et 1990) et Rudi Völler (joueur en1986 et 1990, puis 2002).
C.S
