Manuel Valls et Christian Jacob disent leur préférence pour la Calédonie française

Invitée à rencontrer les Calédoniens lors des Essentiels du Congrès, la mission sur l’avenir institutionnel du territoire présidée par Manuel Valls a passé son oral avec un certain talent. Même si seuls l’ancien Premier ministre et Christian Jacob, le rapporteur de la mission, ont répondu aux questions du public : connaissance du dossier oblige … 

Il aura fallu attendre que le rocardien Manuel Valls ne soit plus Premier ministre, ni même socialiste, pour l’entendre dire : « Je souhaite que la Nouvelle-Calédonie reste française ! Tout en conservant dans le futur son droit à l’autodétermination », précise-t-il. Un choix argumenté, du reste : « Après le Brexit, la France reste le seul pays de l’UE présent en Océanie, alors que c’est dans cette zone que les plus forts développements sont attendus… »

La préférence française de Christian Jacob, patron du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, ne faisait, elle, aucun doute. Mais il répond également aux velléités de « souveraineté partagée » que développent maintenant certains. « Les compétences régaliennes : ça ne se partage pas ! », tranche le rapporteur. L’ancien Premier ministre acquiesce au propos. Eloignés sur l’échiquier politique, les deux députés sont décidément en phase sur le dossier calédonien.

« L’État doit se positionner ! »

Aussi, Manuel Valls et Christian Jacob invitent « l’État à dire sa préférence pour l’avenir de la Calédonie. Ce serait tout à fait normal que cette préférence vienne du président de la République, toujours attendu sur le territoire dans les prochaines semaines », précisent les missionnaires. De même ils « mettent en garde les acteurs du débat public local » sur le risque à utiliser le terme « peuple calédonien », qu’ils récusent. « Il y a un peuple kanak, il y a le peuple français, il y a une citoyenneté calédonienne. Attention, ici plus qu’ailleurs, les mots peuvent être piégés », professe Manuel Valls.

Plus largement, et au fil des questions du public, les missionnaires ont insisté sur « la nécessité d’informer plus amplement les Calédoniens sur leur choix au référendum » et reconnu que la question « devait forcément être binaire : oui ou non à la France, oui ou non à la pleine souveraineté ». Ils ont en outre incité les Calédoniens à prendre ce référendum « comme une étape dans la construction du vivre-ensemble » et répété que « l’acquis de ces 30 années de paix écoulées ne serait jamais remis en cause ».

C’est pourquoi ils ferment la porte à toute idée « de report du référendum » dans l’attente « de la recherche d’un hypothétique troisième accord. J’y avais songé lorsque j’étais à Matignon, mais le temps est aujourd’hui dépassé », ponctue Manuel Valls.

L.N.


La mission

Sur le territoire pendant cinq jours, la mission parlementaire d’information de l’Assemblée nationale sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie est présidée par Manuel Valls. Elle est composée de Yaël Braun-Pivet (LREM), Naïma Moutchou (LREM) et David Habib (Nouvelle Gauche). Son rapporteur est le député Les Républicains : Christian Jacob.