L’Union des retraités bien remontée

Après être descendus dans la rue par deux fois n 2017, les retraités poursuivent le mouvement. L’Union des retraités a rencontré Christopher Gyges, membre du gouvernement en charge des a aires sociales, a n de lui soumettre leurs propositions. Les syndicats estiment avoir été entendus, mais attendent de voir des résultats.

Devant le Congrès, le gouvernement et là où il sera nécessaire d’aller : les retraités et leurs syndicats assurent qu’ils ne lâcheront rien sur les questions de vie chère. Une Union (*), encore informelle, réunit désormais tous les syndicats de retraités autour de la table. Son objectif : peser dans les décisions qui sont prises et qui impactent le pouvoir d’achat des retraités, souvent fragiles sur cette question. Et en cette rentrée 2018, les dossiers ne manquent pas. Une première réunion de travail, le 17 décembre, avait permis d’avancer sur les négociations. Une deuxième, au gouvernement le 18 janvier, a débouché sur deux propositions : la création d’une carte senior et une revalorisation du complément retraite de solidarité (CRS).

Une carte senior et une revalorisation du complément retraite

La mise en place de cette carte nécessitera au préalable une réflexion sur la définition même de la catégorie senior. Si les syndicats ont leur idée, ils laissent le soin au gouvernement de faire une proposition. Brandissant le livret réalisé par le centre communal d’action sociale de la ville de Nouméa, les retraités estiment que l’on doit être capable de faire aussi bien pour la carte senior. Concrètement, l’idée est de trouver des partenariats avec des commerces ou des prestataires de services pour bénéficier de ristournes voire négocier des prix pour l’eau, l’électricité ou les ordures ménagères.

Les retraités souhaitent également qu’avance

la question de la revalorisation du complément retraite de solidarité. Ils estiment qu’il n’est pas juste que le minimum vieillesse bénéficie d’une revalorisation annuelle a n de tenir compte de l’évolution du coût de la vie quand le CRS non. Selon l’Union, cela crée des inégalités de traitement qui pénalisent fortement les personnes qui perçoivent le complément. Christopher Gyges a présenté le projet de texte du gouvernement qui va dans ce sens.

Pas touche aux retraites complémentaires

L’Union en a également pro té pour égratigner le nouveau projet de loi autour du contrôle technique. Les retraités redoutent, comme bien souvent, que cette mesure n’aille pas au bout des choses, prenant l’exemple de l’interdiction de circuler dans les bennes. Ils assurent que si cette réglementation est bien appliquée dans le Grand Nouméa, ce n’est pas le cas sur le reste du territoire. Refusant la création d’une société à deux vitesses, les représentants de l’Union syndicale dénoncent l’obligation de contrôle, simple copier-coller d’une loi métropolitaine, et son impact pour beaucoup de retraités.

Dernier point et non des moindres, l’Union ne transigera pas sur l’affiliation aux régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco, qui existent depuis 1969 en Métropole. Une position qui fait suite aux déclarations du gouvernement sur un déséquilibre entre les cotisations versées et les prestations reçues. Pour les retraités, la surenchère des chiffres allant de 10 à 20 milliards de francs ne fait qu’ajouter de la confusion à la situation. Au-delà des chiffres, l’Union rappelle simplement le principe d’une caisse de retraite qui veut que les cotisations des actifs permettent de financer les prestations et soient donc supérieures. Autre argument avancé, celui qui a permis lors de négociations d’intégrer au régime un grand nombre de travailleurs, suite à l’accord de généralisation de 1994, pour bénéficier d’un revenu complémentaire sans qu’ils aient cotisés. Au total, l’Union explique que la sortie du régime est évaluée entre 250 et 300 milliards de francs. Un montant qui pose sérieusement la question de la capacité du territoire à assurer le financement du système.

MD