L’UNI et l’UC en profond désaccord

La bataille pour le siège de vice-président du gouvernement aura con rmé une division nette des indépendantistes. Une fois les élections provinciales passées, l’UC et l’UNI ne semblent plus sur la même longueur d’onde.

Les relations ne se sont pas améliorées entre l’UNI-Palika et l’UC-FLNKS depuis l’élection du gouvernement. Chaque camp, puisque l’on peut désormais parler de camp et non d’unité indépendantiste, n’avait cessé de revendiquer ces derniers jours la vice-présidence de l’institution. Si l’Union calédonienne a réaffirmé que c’est son candidat, Gilbert Tyuiénon, qui devait « naturellement avoir le poste », l’UNI, lors de la présentation de son bilan des provinciales (photo) la semaine dernière, avait confirmé qu’elle voulait la vice-présidence pour Jean- Pierre Djaïwé. Au final, Gilbert Tyuiénon est passé, et ce, avec l’appui des voix loyalistes.

L’UNI dénonce

Si lors de leur bilan, les représentants de l’UNI se sont certes félicités de leurs résultats aux élections provinciales, passant de 6 à 12 sièges au Congrès et se sont dits très optimistes pour le deuxième référendum, concernant le poste de vice-président, Louis Mapou, chef de groupe, avait déclaré qu’il était hors de question que l’UNI soutienne la candidature de Gilbert Tyuiénon, car pour lui, « il a été au cœur de toutes les dissensions qui se sont produites ces derniers mois au sein du FLNKS. D’autant qu’il a cherché à s’allier avec Alcide Ponga pour prendre la présidence de la province Nord ». Il faut donc comprendre par-là que l’UC se serait rapprochée de la tête de liste L’Avenir en confiance, des loyalistes, pour empêcher Paul Néaoutyine d’obtenir à nouveau le perchoir de la province Nord.

Louis Mapou avait poursuivi en accusant l’UC d’avoir discuté avec l’Éveil océanien sans en parler à l’UNI voire de discuter directement avec le président du gouvernement pour le poste de vice-président. « On ne sait pas de quoi l’Union calédonienne est capable », avait -il résumé.

Un rapprochement entre l’UC et L’Avenir en confiance ? Juste après l’élection de Gilbert Tyuiénon à la vice-présidence, Didier Poidyaliwane, membre de l’UC et autre porte- parole du gouvernement, a répondu : « Il n’y a pas eu de tractation et qu’il n’y a pas d’axe Avenir en confiance/Union calédonienne ». Fin de la discussion…

L’UC parle de stratégie concertée

Pour l’UC, il était normal que son candidat, Gilbert Tyuiénon, obtienne la vice-présidence, car elle était légitime : « C’est le plus grand parti du pays », ont déclaré ses représentants, mettant en avant qu’il fallait aussi respecter la stratégie concertée, actée au niveau du FLNKS pour les provinciales. L’UC avait voté pour Paul Néaoutyine à la présidence de la province Nord, il fallait donc un retour d’ascenseur pour le gouvernement, même si le parti avait déjà obtenu la présidence du Congrès, avec Roch Wamytan.

Il s’avère donc qu’aujourd’hui, les deux plus importants partis indépendantistes n’ont pas pu mener à terme leur dialogue sur la question de la vice-présidence du gouvernement, les loyalistes leur coupant l’herbe sous le pied. Des indépendantistes qui devront dorénavant composer au sein des institutions aussi bien dans leur propre camp qu’avec les loyalistes. La gestion du nouveau gouvernement semble bien périlleuse si une majorité d’élus ne veut pas se rallier aux décisions de ceux qui veulent travailler, dans le pur respect de la collégialité et du consensus.

C.S