Les républicains calédoniens inquiets

À la veille de l’examen par le Congrès du rapport sur les orientations budgétaires 2018-2020, Les Républicains calédoniens sont catastrophés par les choix du gouvernement Germain qui ont conduit la Calédonie « de la récession à la rigueur jusqu’à l’impasse budgétaire ». Aux côtés de Sonia Backes, Isabelle Lafleur et Philippe Blaise, Grégoire Bernut explique leurs craintes…

La fin de la méthode Coué. – Pour l’élu des Républicains calédoniens, « ce rapport marque d’abord la fin de la méthode Coué. En effet, sont désormais et en n actés : le contexte de recul significatif des recettes fiscales, tout comme les réductions d’emplois dans le secteur privé, les destructions de postes et l’absence de reprise de l’emploi dans le secteur privé à moyen terme. Ainsi que l’échec, à ce stade, de la désinflation compétitive avec le vaste chantier compétitivité-croissance. Tout autant que l’accentuation de la vie chère ». Un constat d’échec de la politique Germain depuis avril 2015, « que nous ne cessons de dénoncer dans les diverses assemblées », souligne par ailleurs Sonia Backes.

Les déficits dégringolent. – Grégoire Bernut pointe également « l’aggravation des déficits du Ruamm – pas des dettes, des déficits – de l’ordre de 9 milliards en 2018, de 13 milliards en 2019 et de 17 milliards en 2020, sans que le montant global de la dette du Ruamm ne soit évalué à ce jour ». Tout comme « l’obligation de réaliser des réformes structurelles en profondeur pour redynamiser les recettes fiscales et sauver le Ruamm sans indiquer comment ce régime pourra rembourser sa dette globale ». En clair, constate-t-il, « L’atterrissage prévu à ce stade pour 2017 pourrait s’établir à près de 10 milliards de francs CFP de recettes en deçà du compte administratif 2016, recul porté majoritairement par le budget de répartition. »

L’aveu. – Ainsi pour Les Républicains calédoniens, ce rapport constitue « l’aveu d’une réalité désormais officialisée, celle de l’obligation de privilégier la mise en place de réformes structurelles profondes par rapport à la création de nouveaux impôts, qui pèsera de nouveau sur la croissance par une fiscalité confiscatoire ». Ironie du sort, le rapport signé de Philippe Germain « préconise exactement le contraire » de ce qui a été entrepris depuis trois ans en matière de politique économique et fiscale. « De la récession à la rigueur qui s’installe durablement, la dégringolade des recettes fiscales oblige donc le gouvernement à opérer des choix entre la préservation de ses interventions en fonctionnement et sa politique d’investissement », analysent Grégoire Bernut et son parti.

M.Sp