Les reins et la santé de la femme

La Journée internationale de la femme et la Journée mondiale du rein se déroulent en même temps, ce jeudi 8 mars. Le Résir (Réseau de l’insuffisance rénale en Nouvelle-Calédonie) a donc décidé d’associer les deux thèmes pour sa journée de sensibilisation organisée à la mairie de Nouméa.

Relayée en Nouvelle-Calédonie depuis 2008 par le Résir, la Journée mondiale du rein reste la principale campagne de sensibilisation grand public à l’insuffisance rénale. « Son objectif est de rappeler ou de faire prendre conscience de l’importance du rôle de nos reins dans notre santé et contribuer ainsi à réduire l’impact des maladies rénales », précise dans un communiqué le Résir. Comme chaque année, associations et professionnels de santé accueilleront le public. Seront notamment présents dans la salle d’honneur de la mairie de Nouméa , « l’association des diabétiques, celle de patients dialysés et transplantés, l’association des diététiciennes, la coordination hospitalière et transplantation, ainsi que des élèves infirmiers de 2e année qui tiendront aussi des stands », précise Cécile Caillaba, la coordinatrice du Résir. « Nous organiserons également des conférences de midi à 14 heures avec notre président qui parlera plus particulièrement des reins et de la santé de la femme, mais aussi avec des témoignages de patients. »

Enfin, des dépistages gratuits de diabète, d’hypertension, d’obésité et des bandelettes urinaires seront aussi proposés pour évaluer l’état de santé de vos reins. « Nous pro tons de cette journée pour faire la promotion de l’équation du risque de dialyse, qui sera disponible sur le site www.risquedialyse.nc et à partir d’un dosage de créatinine sanguin et une protéinurie créatinurie, vous obtiendrez cette probabilité », ajoute Cécile Caillaba.

Les reins et la femme

Comme l’explique le Résir, l’insuffisance rénale chronique (IRC) est une maladie non transmissible qui affecte une personne sur dix dans le monde dont 195 millions de femmes. Aujourd’hui, c’est la huitième cause de décès chez la femme (600 000 femmes par an). Bien que la sévérité puisse varier, l’IRC est incurable et nécessite des traitements de longue durée. Le dernier stade de la maladie, l’IRC terminale (IRCT), entraîne la mise en place d’un traitement de suppléance des reins via la transplantation ou la dialyse. L’IRCT concerne deux personnes sur mille en France métropolitaine et trois sur mille en Nouvelle- Calédonie. Elle a ecte 1,5 homme pour une femme en France métropolitaine et 1,1 en Nouvelle-Calédonie.

Le Résir précise qu’au-delà de l’IRC, les femmes sont plus souvent affectées par certaines maladies rénales telles que la néphropathie lupique (une maladie rénale causée par une maladie auto-immune) et la pyélonéphrite (infection rénale). Les maladies rénales sont également liées à la grossesse. Les femmes souffrant d’IRC sont à risque accru de complications maternelles et fœtales durant la grossesse et inversement, les complications relatives à la grossesse peuvent accroître le risque de maladie rénale.

Des conseils pour vos reins

À l’occasion de la Journée mondiale du rein, les spécialistes en pro tent pour sensibiliser la population, mais également précisent comment prendre soin de ses reins. Six recommandations sont mises en avant : avoir une alimentation équilibrée et limiter le sel, lutter contre la sédentarité, boire assez d’eau, arrêter de fumer, faire attention aux substances toxiques et se faire dépister.

Les deux premiers points, l’alimentation et la sédentarité, sont primordiaux. Manger de façon équilibrée permet d’éviter le surpoids. L’obésité est un facteur qui favorise la maladie rénale. Par ailleurs, le sel engendre l’hypertension, un ennemi du rein. Il est donc fortement conseillé de limiter sa consommation de plats industriels, souvent trop salés, et de ne pas ou très peu saler ses plats. Il vaut mieux opter pour des produits frais plutôt que des surgelés. Les néphrologues recommandent également de diminuer sa consommation de viande, de poisson et d’œufs. L’excès de protéines fatigue le rein et à terme, l’abîme.

Et puis pour préserver ses reins, il est essentiel de pratiquer une activité sportive. Elle permet, quel que soit l’âge, de réduire les risques de maladies cardio-vasculaires, de diabète, mais aussi d’obésité, donc de fatiguer les reins. Concernant les autres recommandations, l’eau, soit un minimum d’1,5 l par jour, facilite le travail des reins qui s’occupent de filtrer le sang et d’évacuer via l’urine des déchets du corps. S’il faut boire, il faut arrêter de fumer, car le tabac entraîne la dégradation de la fonction rénale. Pour les substances toxiques, l’automédication est déconseillée par les spécialistes. Utilisés à forte dose ou à long terme, l’aspirine et les anti-inflammatoires sont toxiques, tout comme les laxatifs et les diurétiques.

Enfin, n’oubliez pas de vous faire dépister, car les maladies rénales ne se manifestent par aucun symptôme perceptible. Le dépistage doit être systématique chez les personnes à risque. Parmi les facteurs à risque, on retrouve le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies auto-immunes comme le lupus, les antécédents familiaux, la prise de médicaments toxiques tels que les compléments alimentaires et les personnes de plus de 60 ans.

Source : Résir, France Rein.

C.S